Au cimetière de Montmartre, il existe une tombe très ancienne que la terre avale peu à peu. En déchiffrant ce qui est encore lisible, puis en fouillant dans différentes sources de documentation, on découvre non seulement l’histoire de toute une dynastie d’illustres imprimeurs mais, liée à celle-ci, celle de tout un pan de fonctionnement de l’Ancien Régime : le privilège du Roi.
Le privilège du Roi était basé sur une autorisation exclusive accordant à l’éditeur, ou l’auteur, un monopole sur un texte pour une durée limitée. Pour les Balard, ce monopole d’imprimerie de la musique fut renouvelé durant 240 ans, de 1551 à 1791. Mais l’histoire de l’imprimerie Ballard dura, elle, jusqu’en 1825, soit presque trois siècles sur huit générations, avant d’être reprise.
Apparu quelques décennies après l'invention de l'imprimerie, en fonction du régime politique, le privilège pouvait être accordé par un roi, un empereur, un comte, un évêque, une ville,... Les premiers privilèges accordés en France datent de décembre 1498.
Cette charge d'imprimeur du roi était la déclinaison, pour la musique, d'une charge existant dans d'autres spécialités : imprimeur du roi pour le français, imprimeur du roi pour les mathématiques, imprimeur du roi pour le grec, etc. Dans la mouvance de sa politique visant à favoriser les arts et les sciencese type de charge avait été mis en œuvre par François Ier, .