Devenu un enjeu important, l’enseignement de l’art des accouchements était sans aucun doute une discipline d’avenir pour un jeune homme ambitieux qui sera reconnu comme le père de l’obstétrique.
En 1776, reçu maître en chirurgie par le Collège de chirurgie de Paris, il se montra défavorable à la symphyséotomie, qu’il estimait barbare, dangereuse et inutile à laquelle il lui préférait la césarienne.
Il publia en 1781 et 1789 les deux premières éditions de son traité savant L’Art des accouchemens en deux tomes, ouvrage de référence. Devenu célèbre pour son forceps, sa pratique de la césarienne et l’invention du pelvimètre, permettant de déterminer chez les patientes les éventuelles difficultés à la naissance, Baudelocque allait bénéficier de l’anarchie qui régna dans les hôpitaux durant la période révolutionnaire où n’importe quel charlatan pouvait se prétendre médecin.
En 1794, fut créée l’École centrale de Santé de Paris qui comportait deux chaires d’accouchement, l’une pour les étudiants, l’autre pour les sages-femmes dont fut chargé Baudelocque.
Le nouvel établissement, l’Hospice de la Maternité, devait à la fois accueillir pour leurs couches les femmes pauvres et les filles mères et permettre la formation clinique des sages-femmes et des médecins de l’École de Santé. En plus de cette charge, il devint chirurgien en chef de la Maternité.
En 1802, l’école de l’Hospice de la Maternité fut créée. Elle offrait à des sages-femmes venues de toute la France un enseignement de haut niveau.
Dans cette école exceptionnelle, Baudelocque déploya ses talents de pédagogue où, revenant sur l’utilisation des instruments, il préféra insister sur la fonction naturelle de l’accouchement.
Son caractère autoritaire l’exposa aux attaques de plusieurs de ses confrères. Malgré un procès retentissant, qu'il gagna en 1804, où l'un de ses rivaux l’accusait, entre autres, d’infanticide après une césarienne mal faite, il garda une clientèle privée prestigieuse, parmi laquelle les reines d’Espagne, de Hollande, de Naples, les grandes duchesses de Berg et de Toscane.
Comblé de charges et d’honneurs, il devait aussi accoucher l’impératrice Marie-Louise, mais frappé de congestion cérébrale, il ne vit pas naître le Roi de Rome.
Après de superbes funérailles, Jean-Louis Baudelocque fut inhumé au cimetière parisien de Vaugirard où sur un tombeau remarquable, entouré de cyprès, on pouvait lire l’épitaphe suivante :
A la mémoire
de
Jean-Louis Baudelocque
Conseiller de l’ancienne Académie
De Chirurgie et professeur
De la Faculté de Médecine de Paris ;
Célèbre par ses écrits et sa pratique
Dans l’art des accouchements.
Monument de la Foi conjugale
Et de la Piété filiale
Cette inscription
A été placée
Par la veuve et ses enfants
Le 2 juin 1810
Lors des tranches d’exhumations du cimetière parisien de Vaugirard, sa dépouille fut transportée au cimetière du Père-Lachaise où fut depuis érigée une chapelle familiale.