Sa personnalité valait bien que Morris et Goscinny lui consacrent un album en compagnie de Lucky Luke.
« Juge Roy Bean. Justice de paix et bière glacée. La loi à l’Ouest du Pecos »: tout un programme affiché au fronton de la vieille cabane de bois où cet invraisemblable personnage sévissait.
A plusieurs reprises, Roy avait été mêlé à différents duels dont un qui lui valut une condamnation à la pendaison. Mais la corde s’étant détendue, notre bonhomme se retrouva les deux pieds au sol avec la dame, sujet du duel, en train de couper le nœud coulant.
Puis, passant du banc des accusés à celui de juge en même temps que celui de tenancier de saloon, Roy Bean s’installa à Vinegaroon qu’il rebaptisa d’autorité Langtry en hommage à une actrice qu’il adorait.
Sur la simple pierre tombale on peut lire : « Justice de paix La loi à l’Ouest du Pecos » .
A côté de lui, repose son fils, Sam, qui fut marshall.© Tripadvisor
BEAN Roy (1825- 16 mars 1903)
Musée Whitehead de Del Rio, Texas (USA)
Roy Bean avait, c’est le moins qu’on puisse en dire, une façon bien personnelle de servir la justice tout en préservant ses intérêts. Son saloon-tribunal étant situé près de la voie de chemin de fer, il profitait des courts arrêts de trains, qui faisaient leur plein d’eau, pour étancher la soif des passagers. Malheur au voyageur pressé qui n’avait qu’un billet pour payer son verre, car le hasard faisait que le juge n’avait jamais de monnaie à rendre. Et si le consommateur avait l’outrecuidance d’insister, le Juge n’hésitait pas à transformer judicieusement le montant de la monnaie à rendre, en amende pour insultes !
Et tout était à l’avenant, y compris son animal de compagnie, un ours plus mal léché que dangereux, dont les apparitions mettaient rapidement tout le monde d’accord avec le juge.
L’imagination ne lui manquant décidément pas, il gagna aussi ses galons de célébrité nationale en organisant un championnat de boxe sur une île du Rio Grande, événement rigoureusement interdit au Texas. Malin, Roy savait ce qu’il faisait… la petite île était en territoire mexicain.
Le portrait de cette aimable fripouille serait incomplet si on ne précisait pas qu’il avait du cœur, qu’il préférait condamner à des corvées qu’à la prison et, qu’à bien y regarder, sa justice, certes souvent contestable, n’était pas la pire qui soit.
Peu après sa mort, une femme, animée d’une curiosité bien légitime se rendit à Langtry. A sa façon, elle venait rendre hommage à l’excentrique légende qui l’avait tant aimée. On l’aura deviné, sous la voilette de l’élégant chapeau, le regard découvrant les rues de cette ville était, mais bien sûr, celui de Lily Langtry.
© Tripadvisor
Son attachement à la belle devait être profond puisque son saloon s’appelait déjà le Jersey Lilly toujours en l’honneur de son fantasme en jupon.
TOMBES SÉPULTURES DANS LES CIMETIÈRES ET AUTRES LIEUX
par Marie-Christine Pénin
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