Tout à sa joie, l’Italien était probablement en train d'évaluer le montant de la rançon de sa prise quand un autre capitaine, mais Espagnol cette fois, se présenta à lui et prétendit sans ambages mériter autant que lui le prix de la rançon du captif. L’Italien refusant, l’Espagnol, autant offensé que furieux, régla alors l’affaire à sa façon en déchargeant son arquebuse dans la poitrine… de la Palice.
Stupeur d’autant plus générale que le maréchal, « géant parmi les géants » était très estimé de ses soldats qui, en ramenant sa dépouille en France, en écrivirent une chanson :
Monsieur de La Palice est mort,
Mort devant Pavie,
Hélas ! S’il n’était pas mort,
Il ferait encore envie.
Est-ce une confusion de personnage avec L’histoire du Fameux la Galice dont la niaiserie était célèbre au point d’être chantée ? Est-ce par déformation orale que le texte finit par se transformer ? Est-ce une erreur du scribe qui, lors de la transcription des paroles, fit une mauvaise lecture du texte en confondant le "f" en "s" ? Le résultat est que le si célèbre « Il serait encore en vie » a traversé les siècles pour enrichir notre vocabulaire. On peut imaginer que quitte à laisser un souvenir, La Palice eut préféré une référence plus reluisante qu’une coquille à succès.
En attendant la postérité, sa dépouille, mise en cercueil et transportée à dos de mulet, fut ramenée en France par son secrétaire, son argentier, son aumônier toujours en prières, et son chirurgien dont la présence était aussi utile que celle de son sommelier !
Le cortège arriva à Lyon le 3 avril. La Palice, ayant été le gouverneur de cette province, de nouvelles funérailles furent célébrées. Et l’on repartit. Enfin le 9 avril, Jacques de Chabannes toujours très entouré, fut inhumé en grandes pompes dans la chapelle du château de Lapalisse.
En 1530, sa veuve, Marie de Melun, lui fit construire un magnifique tombeau. Ses concepteurs appartenaient probablement à l'atelier des Giusti, des florentins co-auteurs du tombeau de Louis XII à basilique Saint Denis.
Saccagé pendant la Révolution, quelques éléments furent abandonnés dans une cour d'auberge et retrouvés en 1830 par le baron de Montfaucon, ancien maire d'Avignon qui les acheta pour environ l’équivalent de 300 euros. Il les légua au musée Calvet d'Avignon où ils sont toujours visibles.