Quant à l’origine du nom, elle n’aurait rien à voir avec les bois puisque rob in hood signifie littéralement
« dérobe encagoulé », et non pas « Robin des Bois ». L’évolution de la langue anglaise et des sens donnés aux mots ont aussi participé à celle du personnage.
Nées de plusieurs compilations de poèmes, dès le début du 15ème siècle, les ballades populaires s’étoffèrent et célébraient les aventures de Robin des Bois, hors-la-loi au grand cœur, affrontant un système corrompu avec son arc long, dont le shérif de Nottingham figure emblématique du « méchant ».
Avec le temps, de nouveaux personnages apparurent comme Marianne dont la présence fut inspirée d’une pastourelle : Le Jeu de Robin et Marion (v. 1283) du poète Adam de la Halle.
Mais ce fut à fin du 16ème siècle que l'histoire de Robin des Bois recula dans le temps pour se situer vers les années 1190 au moment où Richard Cœur de Lion partait en croisade, soit trente-huit ans avant la première notification de 1228 (Richard lui, étant mort en 1199). Qu’importait les incohérences historiques que ce décalage entraîna : les exploits de Robin des Bois restèrent fixés dans cette période.
Au 19ème siècle, grâce à la plume de Walter Scott, qui le plaça son roman Ivanhoé (1819), Robin des Bois fut mondialement popularisé. L'idée que Robin était un rebelle saxon combattant les seigneurs normands date de cette époque.
Depuis 1912, pas moins de 25 films, contant les aventures du héros légendaire, furent diffusés en France auxquelles se rajoutent les versions télévisées, les pièces de théâtre, les comédies musicales avec, de temps à autres, quelques belles manipulations idéologiques en fonction des époques.
Le personnage n’a pas existé et pourtant. Comme on cherche à se rendre au 221B Baker Street à Londres, adresse de Sherlock Holmes… on se rend aussi sur la tombe de Robin des Bois.