Pendant plus de seize ans, Paris se transforma en un gigantesque chantier que stoppa la guerre de 1870 et l’exil de Napoléon III. Les Parisiens n’en avaient pas fini pour autant avec le bruit et les cloaques. Les travaux reprirent et, trente ans plus tard, la première ligne de métro voyait le jour en 1900.
Mais tout ce chambardement eut un prix. La destruction de quartiers entiers, les expropriations massives et la faillite de nombreux petits propriétaires aux biens détruits valurent à Haussmann l'hostilité des Parisiens.
En parallèle, les nouveaux règlements imposaient des constructions d'un niveau de standing élevé, les fameux immeubles haussmanniens dont on lui reprocha la monotonie. Il en résulta une forte spéculation immobilière qui excluait de facto les classes les moins aisées de la société parisienne. On murmurait que les grands travaux de Paris enrichissaient certains dont le préfet lui-même. Il faut dire qu'il menait grand train le préfet, mariant royalement sa fille et donnant prise, par son comportement de parvenu, à toutes sortes d'attaques. On peut imaginer l'effet dévastateur sur ses contemporains lorsqu'il fendait la foule des réceptions officielles en déclarant, sur un ton badin : «Allons, allons, de la place, messieurs, vous savez combien j'aime les larges avenues!»
L'activité d'Haussmann au service de la transformation de Paris lui permis d'accéder à la fonction de sénateur (1857) et de membre de l'Académie des Beaux-Arts (1867).
Quelques mois avant la chute de Napoléon III, il fut destitué de son pouvoir par le nouveau cabinet en place. Ses successeurs poursuivirent son œuvre.
Après s'être retiré pendant quelques années près de Bordeaux, il revint à la vie publique comme député de la Corse de 1877 à 1881. Il resta bonapartiste et consacra la fin de sa vie à la rédaction de ses Mémoires, un document important pour l'histoire de l'urbanisme de Paris.
Ainsi disparurent des pans entiers de l’histoire de Paris, même si d’autres furent à peu près conservés, comme le Marais.
Mais le jugement sévère, et parfois justifié, des détracteurs contemporains de cette destruction ne doit pas occulter le nôtre. Paris bascula dans la modernité sans tuer son romantisme. Elle devint la ville lumière…
Le baron Haussmann mourut à Paris où un grand boulevard, desservant de nombreuses célèbres enseignes parisiennes (Printemps, Galeries Lafayette, etc.), porte son nom.
Paris ne pourra jamais oublier Haussmann…
Il fut inhumé au cimetière du Père-Lachaise. Si la chapelle familiale n'a rien d'ostentatoire, elle ne se situe pas n'importe où. La tombe se dresse sur l'avenue principale, une belle avenue bien droite et très chic...