De retour à Paris en 1945, tout en continuant sa carrière sur les planches, il saisit l’opportunité de plusieurs petits ou seconds rôles au cinéma. Lassé de ne pas se voir offrir mieux, il décida de passer à la réalisation avec La Main chaude (1959) et, la même année, devint le compagnon de Michèle Morgan.
Son troisième long métrage, Le Crime ne paie pas (1961), signa son rendez-vous avec le succès avec un casting d’exception. A cette occasion, Louis de Funès lui conseilla de se diriger vers ce qui deviendra son genre de prédilection : la comédie populaire. Pari gagné ! Le Corniaud (1964) attira 12 millions de spectateurs venus acclamer le tandem Bourvil – de Funès. Fort de ce succès, il réitéra avec La Grande Vadrouille (1966) : avec 17,2 millions de spectateurs, le film resta le plus gros succès pour un film français en France jusqu’en 2008, année il où fut détrôné par Bienvenue chez les Ch'tis.
Scénarios et dialogues remarquablement ficelés servis par de gros moyens et des acteurs de premier ordre et très populaires, Oury enchaîna les jackpots du box-office : Le Cerveau (1968) ; La Folie des grandeurs réunissant un tandem d’enfer : Yves Montand et Louis de Funès, son acteur fétiche ; Les Aventures de Rabbi Jacob (1973), film vivement critiqué à cause de sa sortie qui coïncidait avec la guerre du Kippour et de son caractère religieux mais qui, depuis, reste un incontournable du genre plébiscité ; La Carapate (1978) ; Le Coup de parapluie (1980) et encore L'As des As (1982).
Bien qu’indubitablement grand professionnel, en voguant sur le succès de ses films précédents, il ne fut peut-être pas suffisamment attentif à une légère baisse de vitesse avec un public de moins au moins au rendez-vous. Malgré Coluche et les paysages mexicains, La Vengeance du serpent à plumes (1984) ne donna pas les recettes escomptées. Ni les suivants, malgré la qualité de La Soif de l'or (1993) année où il reçut un César d'Honneur. De plus en plus rare, si sa fin de carrière se colorait de récompenses et d’hommages, elle se terminait néanmoins en demi-teintes. Il était le père de la réalisatrice Danièle Thomson.
Gérard Oury décéda à Saint-Tropez et fut inhumé dans la tombe familiale, située dans une division à dominante juive, où reposait déjà sa mère. Michèle Morgan les y rejoignit en 2016.