GAMBETTA Léon (1838 – 31 décembre 1882)
Cimetière du château de Nice (Alpes-Maritimes)
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Avocat depuis 1861, ce furent surtout sa faconde et sa puissance verbale qui le sortirent de l’anonymat.
En 1868, sa plaidoirie lors du procès du journaliste Charles Delescluze fut un tel réquisitoire contre le Second Empire qu’elle le consacra chef du parti Républicain.
 
Elu député à Paris puis à Marseille, sa stature massive et son visage pesant le rendirent rapidement populaire.
Le 4 septembre 1870, trois jours après la défaite de Sedan, qui vit la chute de Napoléon III, dans une harangue enflammée à l’Hôtel de Ville, il déclara la République instaurée et devint ministre de l'Intérieur dans le gouvernement de la Défense nationale.
Soucieux de la cohésion nationale, pour rendre autorité et énergie à la délégation du gouvernement réfugiée à Tours, il décida de la rejoindre en ballon (7 oct. 1870). Egalement ministre de la Guerre, il organisa la résistance et s'insurgea violemment contre le défaitisme, s'opposant ainsi à Adolphe Thiers qui souhaitait négocier la paix et qui eut le dernier mot.
 
Mis en échec, forcé de démissionner, les élections complémentaires du 2 juillet 1871 lui rendirent une place à l'Assemblée nationale qui siégeait à Versailles. Bien que les dissensions avec Thiers s’estompassent, mal à l'aise dans une chambre qui lui était en majorité hostile, il porta ses efforts surtout devant l'opinion publique. Fondateur et directeur de La République française, il se dépensa sans compter pour se faire en province « le commis voyageur » de l'idée républicaine.
 
Thiers démissionnaire et Mac-Mahon s'efforçant de faire prévaloir une politique conservatrice et de rétablir l'Ordre moral, Gambetta s'entendit avec le centre orléaniste et les républicains modérés. Appuyant l’amendement Wallon, le 30 janvier 1875, le terme de "république" était introduit dans la Constitution. De même, il contribua au vote des lois constitutionnelles de 1875.
 
Chef de l’opposition, à coups de consultations électorales les Républicains obtinrent que le président de la République ne puisse plus en appeler au pays contre l'Assemblée et que le gouvernement soit directement responsable devant les Chambres.
Après la démission de Mac-Mahon,  il contribua à l’élection de Jules Grévy et accepta la présidence de la Chambre. Pour des raisons d'antipathie personnelle, Jules Grévy s'était refusé à choisir Gambetta comme président du Conseil. Quand il se décida, les années avaient usé le tribun. C’était homme prématurément vieilli qui accédait au pouvoir en novembre 1881 et qui ne put résister à la coalition de ses opposants. Son rêve d’unité nationale avait vécu. Démissionnaire, son ministère n’avait duré que soixante-douze jours.  
 
Retiré dans sa maison, les Jardies, à Ville-d’Avray, il devait y mourir onze  mois plus tard victime probablement des suites d'une pérityphlite, jugée inopérable, et  découlant peut-être d'un cancer de l'intestin ou de l'estomac.
Bibliothèque de l'Assemblée nationale.
Le 6 janvier 1883, les funérailles parisiennes de Gambetta rassemblèrent des dizaines de milliers de curieux se pressant le long du cortège funèbre qui avait pris des airs de défilé du 14 juillet. Des petits malins louaient des chaises, des vendeurs à la sauvette proposaient des bouquets d'immortelles. Un astucieux vendait des galettes « Gambetta » ou « du croquemort ». Tous les arbres et les lampadaires étaient colonisés par les enfants.
Le bocal de l'oeil de Gambetta © MCHM
Masque mortuaire de Gambetta © MCHM
Après les obsèques nationales, Léon Gambetta fut inhumé près de sa mère au cimetière du Château de Nice, emplacement où il resta jusqu’en avril 1909 date à laquelle il déménagea dans sa nouvelle  tombe ornée d’un monument estimé digne de lui. Dans le cadre de vérification de la dépouille, on ouvrit le cercueil et là, surprise ! Sa tête, dit-on, avait disparu !
 
Son cœur, déposé par Paul Bert dans le socle du monument dédié à Gambetta aux Jardies, fut transféré le 11 novembre 1920 au Panthéon de Paris qu'il détestait. Placé dans une urne déposée dans une niche de l'escalier est, il domine la crypte où reposent Voltaire et Rousseau.
Sépulture de Gambetta au cimetière du Château de Nice
© Zenith
29 janvier 2014
Qui dans cette foule pouvait imaginer qu’il manquait le cerveau, une partie du bras droit, un œil, les entrailles et le cœur à la dépouille passant devant eux !
Autant de morceaux de Gambetta emportés à titre de souvenir par les médecins préposés à l'autopsie…
 
Incroyable mais vrai, l’autopsie et l’embaument de Léon valent d’être narrés.
 
Pour la première fois dans l’histoire de la médecine, le dénommé Baudriant, à qui fut confié l’embaumement, décida d’utiliser du formol pour la conservation du corps déjà en état de décomposition. Pour injecter le produit, fallait-il encore saisir la carotide difficile à trouver à cause de l’embonpoint de leur client. Le temps passant, l’appétit venant pourquoi ne pas rejoindre les médecins qu’ils entendaient ripailler au rez-de-chaussée ? Mais ces derniers refusant la présence de l’embaumeur et de son aide, vexés, ils partirent déjeuner ailleurs en enfermant le cadavre à double tour derrière eux.
Et les médecins, une fois rassasiés, de trouver porte close ! Contraints d’attendre le bon vouloir de l’embaumeur, qui sciemment savourait son repas sans se presser, les légistes attendirent plusieurs heures avant d’entamer l’autopsie du défunt.
 
Son cerveau, dont le poids fut regardé comme celui d’un « crétin », fut mis dans une boîte déposée au musée d'anthropologie comparée du professeur Broca.
Avant de refermer le corps, les médecins s'emparent chacun d'une relique de l'homme d'État. Paul Bert s’octroya le cœur qu'il emballa dans du papier journal, un autre opta pour une partie du bras droit et un troisième ne résista pas aux entrailles. Bref, l’embaumeur récupéra un corps en lambeaux !
 
En 1867, Gambetta avait eu l’œil droit percé par un éclat d'acier et depuis était borgne. Cet œil est toujours conservé par le musée Henri Martin de Cahors, sa ville natale, qui détient aussi son maque mortuaire.
Le cortège quittant le Palais Bourbon
Merci à Michel Schreiber pour la photo
© MCP
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au 22 juin 2021
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par Marie-Christine Pénin
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