La chapelle Notre-Dame-des-Fièvres (rond rouge du premier plan) disparut au profit de l'agrandissement de la sacristie de la basilique www.romeartlover.it/
ARAGON Alphonse d’ (1481 - 18 août 1500)
Sources principales: Les Borgia d'Ivan Cloulas -Editions Fayard , 2001-
Après un accident qui avait failli coûter la vie à son père le 29 juin 1500, César Borgia réalisa soudainement que si le pape venait brusquement à trépasser, il ne lui serait pas si simple d’hériter de la fortune paternelle. Prévenir étant mieux que guérir, César organisa la succession…à sa façon.
L’adversaire potentiel le plus dangereux en la matière n’était autre que son beau-frère, Alphonse d’Aragon, le second mari de Lucrèce.
Le 15 juillet, Alphonse rentrait chez lui quand il fut sauvagement agressé par un groupe de spadassins qui le laissèrent gisant à terre plus mort que vif. Le duc était moribond mais respirait encore. Veillé jour et nuit par une Lucrèce d’autant plus bouleversée qu’elle pressentait l’origine du crime, Alphonse, à force de soins attentifs, se remit de ses blessures. Mille précautions entouraient sa personne car Lucrèce, perspicace, se doutait bien que la santé recouvrée par son mari contrariait les projets de son frère. Elle avait raison.
Après avoir tenté de se disculper de cet attentat, le Valentinois (César) revint sans ménagement à la charge. C’est une bourrasque qui rentra dans la chambre du convalescent et qui chassa ceux qui entouraient le lit y compris Lucrèce. La porte se referma. Lucrèce se rua auprès de son père pour implorer son aide. Trop tard, son mari avait déjà été étranglé par un sbire de César.
Pendant que la dépouille d’Alphonse était portée dans une chapelle de la basilique Saint-Pierre, où le rejoindra Alexandre VI trois ans plus tard, certains de ceux qui étaient près de lui avant le meurtre furent arrêtés mais, l’arbitraire ayant heureusement parfois ses limites, ils furent relâchés innocentés du crime ! Le coupable, lui, ne fut pas inquiété.
Il fallut beaucoup de temps à Lucrèce pour se remettre de la perte si sordide de son premier grand amour.
La chapelle médiévale Notre-Dame-des-Fièvres ou rotonde Saint-André disparut entre 1776 et 1784 lors de l’agrandissement de la sacristie de la basilique.
A ce jour, je n'ai pas trouvé de documents indiquant si sa dépouille mortelle fut transférée ailleurs comme le fut celle d'Alexandre VI.
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par Marie-Christine Pénin
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