Il commença par s’illustrer brillamment avec ses Satires (livres I à VII, publiés en 1666 et VIII/IX en 1668) dans lesquelles il s'attaquait en particulier aux auteurs de son temps en sapant les réputations usurpées auprès du public. Quelques belles inimitiés en naquirent… Mais homme sincère, honnête et dévoué envers ses amis, il comptait parmi eux Racine, Furetière, Molière, etc.
Cependant, dès 1669, tout en conservant sa verve, il renonça à ce genre littéraire pour travailler à la composition d'un Art poétique (1674).
1674. Grande année pour Boileau qui publia aussi les Épîtres (I à IV), le Lutrin (chants I à IV), poème héroïcomique parodiant la tragédie et l'épopée, et le Traité du Sublime, traduction d'un ouvrage de rhétorique attribué à Longin.
Ces années d'intense production furent couronnées par la reconnaissance officielle: en 1677, en même temps que Racine, il reçut la charge honorifique et très lucrative d'historiographe du roi.
En 1684, il fut élu à l’Académie française. Entre-temps, il avait publié les Épîtres VI à IX (1683), et les chants V et VI du Lutrin (1683).
Parvenu au faîte des honneurs, Boileau retrouva son ardeur polémique en devenant le chef de file des Anciens dans la célèbre querelle des Anciens et des Modernes qui l'opposa au Moderne Charles Perrault. Finalement les deux se réconcilièrent grâce à Antoine Arnauld, chef charismatique des jansénistes, mouvement qui inspira Boileau, particulièrement pour sa dernière Épître (1698) contre les Jésuites.
Son rôle de critique fut considérable. Boileau avait la dent dure et aucun des écrivains de son temps qu’il condamna ne fut vraiment réhabilité ; mais le méritaient-ils ? L’ensemble de son œuvre en fit le grand théoricien de l’art classique au 17ème siècle.
L’âge venant, outre les faiblesses dues à la vieillesse, il devint infirme. Alors, il ne s’occupa plus guère que de cultiver son jardin (dans lequel on planta l’un des premiers marronniers qui furent importés des Indes au 17ème siècle), de jouer aux quilles et de recevoir quelques amis. Il mourut au cloître Notre-Dame chez le chanoine Lenoir, son confesseur. Après les vêpres des morts chantées en sa paroisse de St-Jean-Le –Rond.
Nicolas Boileau fut d’abord inhumé dans la "chapelle du cimetière" de la Sainte-Chapelle où reposaient différents membres de sa famille. Le hasard plaça sa dépouille juste au-dessous du lutrin qu’il avait chanté dans des œuvres citées ci-dessus et bien sûr le Lutrin. Sur une longue pierre étaient gravés en latin les noms, qualités et dates de décès des différentes personnes qui reposaient là. Pas de tombeau, mais un cercueil de plomb avec une plaque de cuivre pour l'identifier, telle était sa sépulture.
A l’entrée de la chapelle on pouvait y voir les armoiries familiales.