Elle se dégagea de l’influence de Corot pour se confronter à celle d’Edouard Manet rencontré au Louvre. Il lui avait demandé de poser pour lui. Les deux artistes allaient longtemps vivre sous influence et échanges mutuels. Edouard, son ami, parfois un peu encombrant sur le plan artistique, mais aussi son beau-frère depuis qu’elle avait son frère Eugène en 1874. Le couple eut une fille, Julie.
Peu à peu, Bethe affirma son propre style subjuguant ses camarades qui la reconnaissaient comme une artiste à part entière, en particulier Edgar Degas. Elle abandonna le Salon officiel pour les expositions impressionnistes dont elle allait devenir l'un des éléments marquants. S’engageant à fond avec les impressionnistes, elle participa à leurs premières expositions, faisant preuve de fidélité non seulement à ses amis mais aussi à cet art auquel elle était si intimement liée.
Soutenue par son mari, dès 1881, avec Mary Cassatt, elle apparut comme la figure de proue du mouvement aux yeux des critiques : pour la première fois dans toute l'histoire de l'art, des femmes étaient considérées comme les maîtres incontestés d'un mouvement d'avant-garde. Sa peinture et ses aquarelles se caractérisent par une délicate harmonie de la couleur et de la lumière.