Henri Ier fut un souverain efficace aussi bien dans sa politique intérieure qu’extérieure. Réformateur, habile négociateur, combattant de valeur, ses actions n’avaient qu’un seul but : affermir et maintenir la royauté dans une relative stabilité. En épousant Edith-Mathilde, sœur du roi Edgar d’Ecosse, il réunit les maisons royales normande et saxonne ce qui conforta son emprise sur la couronne avant qu’elle ne lui soit acquise.
Henri était aussi un colérique notoire et prolifique : pas moins de vingt-quatre enfants à son actif dont seulement trois furent légitimes. Parmi eux, son héritier, Guillaume Adelin mort dans le naufrage du vaisseau royal le White Ship en 1120, qui devait engloutir d’autres de ses enfants et trois cents courtisans.
Henri était à Lyons (auj. Lyons-la-Forêt dans l’Eure) quand, ne pouvant résister à un plat de lamproies pourtant interdites par son médecin, il mourut victime de sa gourmandise.
Son corps resta exposé plusieurs jours à Rouen sans que nul ne s’en soucia vraiment. Quand enfin on s’en occupa, la ville de Rouen conserva les entrailles, la cervelle et les yeux pendant que le reste de la dépouille était salé et enveloppé dans des peaux de bœuf pour être expédiée en Angleterre.
Moyennant une forte somme, on raconte qu'un médecin accepta d’extraire la cervelle, mais ce qu’il vit et sentit le fit tomber raide mort. Ainsi fut-il le dernier homme que tua Henri Ier.
Amené à Caen près de Guillaume le Conquérant, il y resta suffisamment longtemps pour que les peaux de bœuf se révèlent être un mauvais emballage. Le spectacle glaça d’horreur ceux qui en furent témoins.
Enfin, après bien des péripéties toutes aussi pitoyables, Henri Ier put rejoindre son tombeau dans l’abbaye inachevée qu’il avait fondée en 1121 et aujourd’hui en ruines. Il fut inhumé devant le grand autel
Avec la mort de Guillaume, Henri avait perdu son fils et le seul héritier mâle légitime à sa succession, problème qui le hanta jusqu’à sa fin. Il finit par désigner sa fille Mathilde (ou Maud). La suite n’allait pas se révéler si simple : c'était compter sans Etienne de Blois qui veillait à ses intérêts. C'est sur fond de cette saga que Ken Follett situe son roman "Les piliers de la terre" porté au petit écran en plusieurs épisodes.
Furent aussi inhumés en l'abbaye de Reading :
► Guillaume de Poitiers (1153 – 1156), fils d’Henri II et d’Éléonore d’Aquitaine. Inhumé aux pieds de son grand-père, Henri Ier
► Constance d’York, comtesse de Gloucester (v. 1374 – 1416), femme de Thomas le Despenser mort décapité.