La légende véhiculée, entre autres, par Les Rois maudits de Maurice Druon veut qu’avant de disparaitre dans les flammes du bûcher, Jacques de Molay, dernier grand Maître du Temple, ait englobé Guillaume de Nogaret dans sa soi-disant malédiction : « Avant un an, je vous cite à paraître au tribunal de Dieu ... ». Erreur historique puisque Nogaret était mort depuis un an. A supposé que la légende ait une base de vérité, on pense qu’il s’agirait de Guillaume Humbert, dominicain nommé Grand inquisiteur de France, et confesseur du roi de 1305 à 1314, qui instruisit avec Nogaret le procès des Templiers et dont on perd la trace en 1314.
En revanche, pied de nez remarquable et vrai de l’histoire, Raymond II de Nogaret, petit-fils de ce grand ennemi de la tiare devint par son mariage le beau-frère du futur pape Grégoire XI !
Etonnamment, alors que l’on possède de nombreux écrits de sa main et documents de son époque le concernant on ne connait ni les circonstances, ni la date exacte de son décès. Ce manque d’informations laisse penser, à tort ou à raison, que ce grand serviteur de Philippe le Bel, pourtant toujours vivant, disparut dans une sorte indifférence.
Les chroniques s’accordent pour dire qu'il mourut « parce qu'il dit des abominations de sa langue de traître contre le Pape, dont le Roi fut si émerveillé ». Pris tout à coup de douleurs, vomissements et saignements, le maître du royaume sombra dans les affres d’une brève mais terrible agonie avant de mourir chez lui. Empoisonné ? Immédiatement après sa mort des centaines de papiers furent saisis à son domicile.
Incertitude aussi sur son lieu d’inhumation, comme si sa mort lui retirait toute importance. L’une des raisons est peut-être que ses funérailles se déroulèrent discrètement, sans cérémonial notoire faisant la « Une » des chroniques. En effet, on ne peut exclure que le clergé n’ait pas pardonné l’attentat d’Anagni et que la dépouille de son auteur en ait payé le prix.
D’ailleurs, dans l’église de Marsillargues (Hérault), fief familial des générations de Nogaret qui suivirent, on pouvait voir, au-dessus du tombeau de treize de ses héritiers, une plaque de marbre noire portant l’inscription suivante :