De notre 21ème siècle, nous restons confondus devant tant de cruauté, mais pour ses contemporains le roi était religieux, de mœurs douces et porté à la modération…
Mais le destin l’empêcha d’aller au terme naturel d’un règne prometteur. Séjournant dans sa terre d’apanage, le Poitou, Philippe but une eau infectée de miasmes. Il mit cinq mois à s’éteindre dans les pires souffrances d'une dysenterie et d'une fièvre quarte.
Sentant sa fin approchée, il s’était fait transporté en l’abbaye de Longchamp où sa fille, Blanche, avait pris le voile et où il mourut. Excepté sa femme, personne ne le pleurât…Ce n’était pourtant pas faute d’avoir fait progresser le royaume. Mais les cataclysmes, la famine, les troubles, les répressions avaient marqué le peuple bien davantage que son œuvre en avance sur son temps.
L’ironie du sort, toujours en quête de bonnes plaisanteries, n’épargna pas Philippe. Sur cinq enfants, il n’avait eu qu’un fils mort en bas-âge. Il ne lui restait plus que des filles. Ainsi la loi salique, qu’il s’était évertué à faire appliquer contre sa nièce, allait-elle se retourner maintenant contre elles. Encore un bel exemple historique de l’arroseur arrosé !
Pour la première fois, on utilisa un dais placé sur sa dépouille ou son effigie (?) lors de ses funérailles.
Durant la Révolution, son corps fut extrait de son caveau de pierre et de son cercueil le 25 octobre 1793. On trouva son squelette bien conservé, une couronne d’argent doré enrichie de pierreries, une agrafe en forme de losange de son manteau, une autre agrafe plus petite, une partie de sa ceinture en étoffe satinée avec une boucle d’argent doré et un sceptre de cuivre doré.
Ses restes, jetés dans une fosse commune, furent inhumés dans l’ossuaire de la basilique en 1817.
Son tombeau fut réalisé en 1327 à l'initiative de son frère cadet, Charles IV. Son image est d'un réalisme marqué; la dyssimétrie et la vigueur des traits proviennent d'une documentation très exacte; l'expression tendue, la crispation de la bouche révèlent l'interprétation d'un moulage mortuaire peut-être exécuté pour la solennité des funérailles.
Le dais de son tombeau d'origine, conservé au Musée des Monument français, a disparu ainsi que l'épitaphe : " Cy gist Phelipe Le Long, roy de France et de Navarre, fils de Phelipe le Bel qui trespassa lan MCCCXXI le tiers jour de janvier et le cuer de la royne Johane sa compaigne fille de noble pnce le conte Hugues de Bourgongne laquelle trespassa lan MCCC vingt et neuf le XXI de janvier."