Souvent présentés dans des expositions collectives, ses tableaux furent montrés pour la première fois en 1893. Mais si le bourgeois aimait s’encanailler, il n’était pas prêt à exposer les témoins de ses vices dans son salon. Henri ne connut pas la gloire de son vivant.
Prématurément usé par l’alcool et une vie dépravée, il fut interné dans une maison de santé en 1899. Les journaux s'emparèrent de cet épisode pour condamner un peu plus encore ce personnage incompris de ses contemporains.
Un article de l’Echo de Paris exprima la pensée générale : « Parmi les peintres de notre temps, Lautrec laissera certainement le souvenir d’un talent étrange et immoral, celui d’un infirme qui, voyant la laideur en toutes choses, l’exagéra en peignant les défauts, les perversités et les réalités de la vie. »
Dans la masse des critiques acides de l’époque, un article fit exception dans Le Journal de Paris : « Il eut tout loisir de se consacrer à l’observation du monde. Ce qu’il vit n’est pas très flatteur pour la fin de siècle dont il fut le peintre authentique. […] Il se contenta de regarder et, contrairement à bien d’autres, il ne vit pas ce que nous semblons être, mais ce que nous sommes. »
Rétabli il retourna à ses néfastes habitudes qui cette fois lui furent fatales. L’âme de Montmartre » quitta la capitale pour le château de famille de Malromé (Saint André du Bois en Gironde) et y mourut nous privant, bien trop tôt, de son immense talent.
Il donna toutes ses lettres de noblesse à la lithographie à laquelle il donna une gigantesque impulsion à tout l’art de l’illustration. Entre impressionnisme et Art nouveau, son influence fut considérable sur de nombreux artistes parmi lesquels, Matisse, Picasso,…
Malgré une vie courte et marquée par la maladie, l’œuvre du peintre fut très vaste : le catalogue raisonné de ses œuvres publié en 1971 énumère 737 peintures, 275 aquarelles, 369 lithographies (y compris les affiches) et environ 5 000 dessins.
Après sa mort, son ami intime et protecteur Maurice Joyant, avec l'accord de la comtesse de Toulouse-Lautrec, et désirant mettre en valeur son œuvre, donna les fonds nécessaires pour qu’un musée soit créé à Albi où sont exposées une grande partie de ses oeuvres.
Henri avait un père excentrique. Parmi ses fantaisies, on raconte que le jour de l’enterrement de son fils, assis à l’avant du corbillard il s’amusait à tuer les mouches avec un élastique. On ignore le nombre de victimes…
Henri de Toulouse -Lautrec fut inhumé au cimetière de Verdelais, non loin de la propriété familiale. Sa mère, la comtesse Adèle Zoé de Toulouse-Lautrec-Monfa, née Tapie de Celeyran (1841 - 1930), le rejoignit dans sa tombe.