Et cette belle-mère si encombrante ! Balloté entre sa mère et sa femme, le roi trancha en faveur de cette dernière. Marguerite retirée, Marie put enfin marquer son influence sur un dans le domaine politique. Ce dont elle aurait mieux fait de s’abstenir. Ainsi Marie, fut-elle à l’origine de la rupture avec la sage politique de Louis IX, en entraînant son mari trop faible dans l’aventure aragonaise. A Palerme, le 30 mars 1282, des Français avaient été massacrés alors qu’ils se rendaient aux vêpres. Les conséquences de cet épisode, connu sous le nom de « vêpres siciliennes » furent dramatiques.
Charles d’Anjou, oncle du roi et roi de Sicile, expulsé de son royaume après le massacre, désirait encore faire valoir ses droits sur la Sicile. De son côté, la reine ayant le ferme projet de reprendre la Sicile, trouva en Charles d’Anjou son meilleur soutien. Il s’agissait rien moins que d’occuper le royaume d’Aragon qui reviendrait à Charles de Valois, fils du roi et d’Isabelle d’Aragon.
L’expédition fut montée de l’autre côté des Pyrénées. L’esprit de conquête se transforma rapidement en incertitude puis en catastrophe. Se heurtant aux troupes des royaumes d’Aragon et de Castille, allant de défaite en défaite et ravagée par la malaria, l’armée française battit en retraite dans des conditions épouvantables. Philippe III mourut à Perpignan.
Philippe IV, nouveau souerain, mit un terme à cette folle opération en négociant. Le rôle de Marie était achevé. Elle se contenta de suivre l’éducation de ses trois enfants et d’assurer leur établissement. Tous disparurent avant elle.
Elle ne remaria pas. Témoin des règnes de son beau-fils et de Louis X, elle mourut à Meulan, où elle s’était retirée, sous celui de Philippe V. Marie de Brabant n’eut pas les honneurs de la basilique Saint-Denis. Seul son cœur rejoignit celui de mari au couvent des Jacobins. Elle fut inhumée au couvent des Cordeliers de Paris où son tombeau disparut lors de l’incendie qui ravagea l’église en 1580.