La mort de son frère aîné, Louis, comte d’Evreux, en fit l’héritier de la couronne sans qu’il soit vraiment préparé à ce rôle. Il était aux côtés de son père, Louis IX, quand celui-ci expira à Tunis. Immédiatement les barons présents lui prêtèrent allégeance. Le sort s’acharnant sur les rescapés de la dernière croisade, non seulement Philippe dut ramener tout ce petit monde en France, les dépouilles de ses père et frère, mais aussi celle de sa femme Isabelle d’Aragon et de son fils morts en Sicile… Il faut imaginer le parcours de ce roi marchant en tête d’un cortège formé des cercueils de ses proches et des restes lamentables de l’armée des croisés. C’est ainsi qu’il rentra dans Paris le 21 mai 1271.
Certes pieux et honnête mais hélas manquant de volonté et de jugement, il doit davantage son surnom de « Hardi » à sa vaillance au combat qu'à sa force de caractère. Il subit les pressions de son entourage dont celles très appuyées de sa seconde épouse : Marie de Brabant.
Louis IX, qui connaissait la faiblesse de caractère de son fils, lui avait adjoint comme chaperon son chambellan, Pierre de La Brosse qui confondait « chaperonnage » et ambitions personnelles. Dans de nombreux domaines, son règne fut la continuité de celui de son père : relations équilibrées avec la féodalité, la législation, etc., tout en étant agrémenté de progrès dans la justice royale et de lents perfectionnements de la cour royale.
Deux grandes réussites sont néanmoins à mettre à son actif sur le plan territorial : la réunion du domaine Midi aquitain et celle du comté de Champagne, augmenté de la Navarre.
Pour venger le massacre des français en Sicile lors des « vêpres siciliennes » (1282), Philippe fonça vers l’Aragon dont le roi, Pierre III, était l’instigateur de cette tuerie. Mais la chaleur et les épidémies eurent raison du roi de France et de son armée. Victime de la fièvre, épuisé, il mourut à Perpignan.
Le chemin à parcourir pour amener sa dépouille jusque Saint-Denis était long, bien trop long pour se contenter d’une simple éviscération et d’un embaumement. Comme celle de son père, elle fut bouillie.
- Son coeur prit le chemin de Paris pour être déposé au couvent des Jacobins.
- Ses chairs furent inhumées en la cathédrale Saint-Just-et-Saint-Pasteur de Narbonne : il ne reste que quelques rares fragments du tombeau avec gisant des chairs, conservés au musée lapidaire de Narbonne, qui fut détruit à la Révolution.