De Louis IX à saint Louis
Déjà, avant sa mort, en 1270, un dossier de demande de canonisation avait été préparé par des Ordres religieux et la famille.
Dès les funérailles, on signala des miracles intervenus sur son tombeau. Erigé en modèle de vertu, il ne manquait plus que la sainteté dont la reconnaissance semblait juste aussi dans le cœur du peuple.
Le procès traîna en longueur avant de reprendre en mars 1282 sous le pontificat de Martin V qui mena une enquête et reçut des témoignages dont ceux de Charles Ier d’Anjou, frère du défunt, et de ses fils, Philippe III et Pierre d’Alençon. Pour cause de trépas pontificaux, il fallut attendre le règne de Boniface VIII pour qu’enfin l’affaire aboutisse en 1297. Par cette heureuse conclusion, le pape espérait bien calmer ses relations tumultueuses avec Philippe IV, alors roi de France. A défaut d’être inscrit au martyrologue, le 25 août 1298, anniversaire de sa mort, une foule immense assista à la cérémonie marquant depuis le jour de sa fête.
Louis IX et la basilique Saint-Denis
Au milieu du 13ème siècle, une importante campagne de travaux avait perturbé la mise en place des sépultures de la basilque. Louis IX en profita pour faire rechercher l’emplacement des tombes et les noms de tous les souverains inhumés dans l’abbatiale. On retrouva seize corps. Pour les honorer, le roi leur fit sculpter des gisants qui les représentent tous de la même façon avec les insignes de la royauté.
Puis, selon une disposition chronologique, qui affirmait la continuité dynastique entre Mérovingiens, Carolingiens et Capétiens, les Carolingiens prirent place du côté sud et les Capétiens du côté nord.
Il réserva exclusivement les inhumations en la basilique Saint-Denis aux rois et reines ayant régné.et aucun de ses enfants ne fit exception. Aussi la plupart des princes et princesses décédés furent-ils inhumés en l’abbaye de Royaumont, à commencer par ses propres enfants.
Les reliques de saint Louis : à chacun son morceau !
Damnation ! L’insigne relique du saint roi qui était conservée en l’église Saint-Louis-en-l’Île fut volée en 1917 qu’on remplaça en 1932 par un fragment d’une côte.
Les reliques de saint Louis sont effectivement nombreuses et possibles, car, comme déjà indiqué, pour ramener son corps de Tunisie celui-ci fut disséqué et bouilli dans du vin pour séparer les os des chairs.
Les suivre relève d’un vrai jeu de piste qui n'est pas exhaustif. Pour une meilleure compréhension, il me semble judicieux d’en présenter l’histoire séparément.
Les chairs et viscères
Les chairs et viscères furent d’abord entreposés dans la cathédrale de Cosenza en Calabre. Puis, Charles Ier d'Anjou, frère de Louis IX et roi de Sicile, obtint de les confier à l’abbaye Monreale, près de Palerme. Additionnés de sel et enveloppés dans des toiles cirées, ils furent remis dans un reliquaire de marbre blanc.
En 1843, on procéda à l’ouverture de l’urne qui révéla des débris informes et une phalange de doigt de pied bien conservée.
En 1861, Garibaldi et ses hommes chassèrent François II de Bourbon Sicile, roi de Naples et de Sicile, qui s’installa à Rome non sans avoir emporté les reliques qui le suivirent durant tout son exil jusqu’en Autriche où il mourut en 1894.