RETOUR LOUIS XVI ET LA RÉVOLUTION 
                  
Figure à « la laideur grandiose et fulgurante », portrait type de la grande « gueule », aimant  le vin, vrai débauché, cet homme excessif en tout, spécialiste des phrases historiques: «... car nous ne quitterons nos places que par la puissance des baïonnettes. »,  avait déjà le cœur bien usé quand une crise d’angine de poitrine vint le faucher dans sa petite maison de la Chaussée-d’Antin.
MIRABEAU Honoré Gabriel Riqueti, comte de (1749 - 2 avril 1791)
Panthéon puis cimetière Saint-Etienne du Mont (Paris)
(*) commentaire(s)
Bref, le convoi, escorté d’ « une musique funèbre, dans laquelle on entendait, pour la première fois, deux instruments inconnus jusqu'alors, le trombone et le tam-tam » marquant « le pas à cette foule immense » mit quatre heures pour arriver à Saint-Eustache. L’éloge fut prononcé par Cérutti et des milliers de salves furent tirées cassant tous les carreaux de l’église. Des contemporains ont écrit qu’il avait semblé, au bruit de cette détonation que la nef entière s’écroulait sur le cercueil. Même Camille Desmoulin précisa qu’il y avait bien eut deux mille carreaux cassés !
Ce ne fut que vers minuit, à la lueur des torches, qu’enfin le tribun retrouva la paix à côté des restes de Descartes en attendant que les travaux du Panthéon soient achevés. Dans les mois qui suivirent, la pierre tombale du tribun fit l’objet d’un culte des Parisiens qui la couvraient de branches et d’aubépines.
Le tombeau de Mirabeau
Pompe funèbre de Mirabeau d’après Prieur
L’annonce de sa mort plongea les Parisiens dans la consternation. Tous les spectacles furent annulés. Déjà, pendant  son agonie, on avait répandu de la paille sur le sol de la rue pour qu’aucun bruit ne vienne troubler son repos ; sous ses fenêtres les passants parlaient bas.
Il avait émis le vœu d’être inhumé dans le caveau de sa famille en cours d’achèvement au cimetière de la petite commune d’Argenteuil, ce qu'on aurait mieux fait de lui accorder.
Mais l’Assemblée nationale décida de lui dédier des « regrets universels ». La disparition du plus populaire de ses tribuns donna à l’Assemblée constituante l’occasion de délibérer sur la nécessité de créer une nécropole nationale destinée à recevoir les dépouilles mortelles des « grands hommes de l’époque de la liberté française ».
La demande émanait d’une délégation à la tête de laquelle se trouvait le procureur général-syndic de la Seine, Claude-Emmanuel Pastoret. Le 4 avril le décret fut voté. L’édifice était l’église Sainte-Geneviève qui devint le Panthéon. Honoré Gabriel Riqueti, comte de Mirabeau eut le privilège d’être le premier à être estimé  digne  de cet honneur.
 
Le 5 avril on célébra ses obsèques. Et quelles obsèques ! On ne fit pas dans la demi-mesure.
A 16 heures, l'Assemblée nationale se rendit à l'hôtel de Mirabeau où le directeur du département et tous les ministres l'attendaient. Un cortège de dizaines de milliers de personnes accompagna sa dépouille mortelle à l’église St-Eutache. Toute la garde nationale avec La Fayette en tête, était présente. Le clergé précédait le cercueil couvert d’un drapeau tricolore et porté par douze grenadiers. Derrière suivaient l’Assemblée au complet sans distinction de partis, le club des Jacobins en rangs épais, la municipalité, les ministres, les corps constitués. Quant à Robespierre, il avait loué un habit comme il l'avait déjà fait pour le deuil de Benjamin Franklin.
Masque mortuaire de Mirabeau
Mais, le 20 novembre 1792, on découvrit dans la fameuse armoire de fer aux Tuileries des documents prouvant sa collusion avec la Cour. Trois ans après son inhumation, « quand la Convention, après avoir tué le roi, après avoir tué la reine, après avoir tué les girondins, après avoir tué les cordeliers, après avoir tué les jacobins, après avoir tué les montagnards, après s'être tuée elle-même, n'eut plus rien de vivant à tuer, elle se mit à tuer les morts. ».
 
Le 21 septembre 1794, pendant qu’avait lieu la panthéonisation de Marat, Mirabeau, le traître à la cause révolutionnaire était expulsé de la maison des Grands hommes.
 
Au Panthéon, devant l’entrée du caveau de Mirabeau, un huissier fit solennellement la lecture du décret qui « déclarait Mirabeau indigne de partager la sépulture de Voltaire, de Rousseau et de Descartes ». Le gardien du lieu, sommé de remettre le cercueil du scélérat, s’exécuta. Mirabeau fut sorti de son caveau, de son tombeau, de son cercueil de bois, de son cercueil de plomb, mis dans une bière et ré-inhumé dans le grand cimetière Saint-Etienne-du-Mont.
 
En 1798, quand le terrain du grand cimetière fut vendu, la marquise de Lasteyrie de Saillant, soeur de Mirabeau se présenta à ce cimetière pour l'exhumation de son frère qu'elle fit enterrer au cimetière de Clamart. Ce fut en vain qu'on l'y rechercha des années plus tard. Toute trace de sa tombe avait disparu.
On s’avisa alors de l’existence du cercueil vide de Mirabeau dans le dépôt mortuaire. On proposa à sa sœur, de lui remettre. Celle-ci ayant décliné cette offre, le cercueil en mauvais état était toujours à la même place en 1801,  comme d’ailleurs  celui de Marat.
►André Boniface Louis Riquetti de Mirabeau (1754 – 15 septembre 1792)
Vieux cimetière de Fribourg (quartier de  Freiburg im Breisgau) (Allemagne)
Frère cadet d’Honoré Gabriel, obèse, son penchant prononcé pour le vin lui avait valu le surnom de « Mirabeau-Tonneau ». Conscient de n’être que l’ombre de son aîné dans le cercle familial et dans la vie publique, il dut se contenter d’être un écrivain possédant de l'esprit, auteur d'innombrables bons mots, et qui fut aussi le collaborateur du journal les Actes des Apôtres.
Ardent défenseur de la monarchie à l'Assemblée constituante, où il fut envoyé siéger par les nobles de la sénéchaussée de Limoges, il s'opposa à la réunion des ordres et à l'abolition des privilèges. Alors, lorsque Louis XVI annonça qu'il adoptait les principes de la constitution, il brisa son épée et s'écria "Puisque le roi renonce à son royaume, un gentilhomme n'a plus besoin d'épée pour le défendre". Démissionnaire de la Constituante, il émigra en Allemagne où il leva la fameuse légion "des hussards de la mort", qui fit aux républicains, pendant 1792, une guerre d'escarmouches sanglantes et inutiles.
Il mourut à Fribourg des suites d'une attaque d'apoplexie et fut inhumé au cimetière de Freiburg im Breisgau qui, datant de 1683, est l’un des plus anciens d’Allemagne. J’ignore si sa tombe existe encore.
TOMBES SÉPULTURES DANS LES CIMETIÈRES ET AUTRES LIEUX
par Marie-Christine Pénin
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