Le 25 juin, les ossements furent amenés dans une chapelle jouxtant l’église St-Paul-St-Louis où un service solennel fut célébré pour Georges et ses compagnons d’infortune. Puis on l’inhuma dans un des caveaux de l’église. En 1824, une souscription fut lancée afin de lui élever le monument, près de la demeure familiale, où il repose dorénavant. Mais avant d’y arriver, il lui fallut encore attendre.
En 1825, les députés du Morbihan firent la demande du rapatriement de la dépouille auprès du ministère de l’Intérieur. Ce ne fut qu’en 1830 qu’il prit le chemin de la Bretagne où il fut accueilli en grande pompe.
Toutefois, entre les évènements politiques et les problèmes de financement, son mausolée ne fut achevé qu’en 1852. Enfin, l’année suivante, Georges y trouvait le repos dans le puits central du monument. Ainsi se terminait l’épopée de l’irréductible chouan. Vraiment ? Non, car il restait le crâne...
Le crâne de Georges
Retour en 1853 où un neveu de Cadoudal découvrit son crâne dans le cabinet de phrénologie du Jardin des Plantes à côté de celui de Giuseppe Fieschi. Après une enquête minutieuse menée par la famille, il en ressortit que le crâne figurât bien dans un inventaire de la collection des crânes de l’hôpital militaire de Rochefort où travailla un certain Gall qui en fut longtemps détenteur. Je passe sur tous les détails de l’enquête pour en arriver à 1992. Lors de la rénovation du monument de Kerléano, afin d’éclaircir ce mystère on descella la dalle du puits. Le squelette était là avec un crâne qui, Ô surprise, ne correspondait en rien aux portraits connus de cette « forte tête », au moulage de la collection Gall, etc. : il était bien plus petit ! Comme souvent dans ces cas là, se basant sur certains documents, d'autres affirment, au contraire, que c'est bien le sien.
A ce propos, après avoir été contactée par une personne me disant posséder une illustration du document prouvant qu'il s'agissait bien du crâne de Cadoudal et d'une autre du moulage du sus-dit crâne, je me suis retrouvée à devoir débourser 18 Euros à l'Association des Descendants des Chouans et Vendéens pour obtenir ce qu'on me proposait de façon alléchante sans avoir rien demandé. Trouvant le procédé aussi curieux que déplacé de la part d'une association au but pourtant honorable, et tout à fait contraire à la démarche du site, j'ai décliné cette "aimable" proposition.
L'article se passera donc de cette documentation.
En 1871, les restes de son meilleur ami Pierre Mathurin Mercier dit « La Vendée » (1754-21 janvier 1801), retrouvés dans le grenier d’un hospice de Loudéac, vinrent l’y rejoindre.
Après la déroute de l'armée royale, n'ayant pu repasser la Loire, « La Vendée » se rendit en Bretagne avec Georges Cadoudal, avec qui il se lia bientôt d'une étroite amitié. Un autre lien les unissait, Lucrèce Mercier, sœur de Pierre dont Georges tomba amoureux.
En 1799, après avoir obtenu des envois d'armes et d'argent du comte d’Artois, il revint en Bretagne, où il s'empara de Saint-Brieuc dans les premiers jours de janvier, et y délivra les prisonniers royalistes. Cet exploit attira sur lui l'attention des républicains ; ils l'environnèrent de forces nombreuses et lui tendirent des embûches, dans l'une desquelles il fut tué près de Loudéac. Son corps abandonné fut transporté au cimetière de Loudéac par son aide-de-camp.
Quant à Lucrèce Mercier (1776-1831), surnommée « la fiancée de Cadoudal » en apprenant la mort de Georges, elle rentra chez les Ursulines de Château-Gontier dont elle devint la Révérente Mère. Elle y décéda et fut inhumée dans le cimetière du couvent.
Plusieurs fois expulsées de leur couvent les Ursulines le furent définitivement dans les années 1965. Auparavant, dans les années 1955, pour protéger leurs sépultures du cimetière du couvent des affres de l’histoire, elles en assurèrent le transfert au cimetière Sain-Jean-Baptiste de la ville.
Lucrèce y repose-t-elle ? Très probablement ; plus probablement « qu’à trois kms au sud-ouest d’Auray sur la route de Quiberon », comme parfois indiqué sans plus de précision et sans qu’aucun historien averti n’en soit informé.