A travers la diversité des genres –essais, romans, théâtre, au moyen d’un langage apparemment classique, recourant le plus souvent à un réalisme symbolique, qui est loin d’avoir livré tous ses secrets, l’œuvre de Camus continue de proposer ses interrogations sur le scandale du mal, sur la grandeur et la misère de l’homme contemporain pris dans les fureurs de l’histoire, aspirant, sans illusions, à la beauté, à la paix à l’innocence et à la justice. Témoignant d’un humanisme pénétrant, elle donne à la révolte, à la passion de vivre, à la conscience des limites et de la mort, la forme d’une mythologie du 20ème siècle dont il fut l’un des auteurs majeurs.
En 1957, il reçut le prix Nobel de littérature pour l’ensemble de son œuvre et plus particulièrement pour : l’Etranger, la Peste, la Chute.
Grâce à l’argent de ce prix, il acheta une maison à Lourmarin, qui lui rappelait son Algérie natale et qu'il nommait son "refuge".
Le 4 janvier 1960, en revenant de Lourmarin par la Nationale 6 (trajet de Lyon à Paris), au lieu-dit Le Petit-Villeblevin, dans l'Yonne, il trouva la mort dans un accident de voiture avec son ami Michel Gallimard, neveu de l'éditeur Gaston.
Il fallut deux heures pour l'extraire du véhicule. On trouva dans sa poche…le billet de train qu'il aurait dû prendre pour ce voyage s’il n’avait pas été tenté de partir avec Michel Gallimard en voiture. Ce fut l’ultime drame de ce grand intellectuel qui s'était toujours voulu en prise directe avec le réel.
Le 11 janvier, porté par les hommes du village, Albert Camus fut inhumé dans le ravissant cimetière de Lourmarin si propice à la visite, loin de l'impersonnel Panthéon où, en 2009, il fut suggéré de le transférer. Son fils ayant refusé, Camus continuera à reposer, avec sa seconde épouse, Francine Faure, sous les lauriers roses et les lavandes qui ornent sa tombe.