► VARESE Pompée († 1678)
Nonce apostolique de peu de caractère et aux vues politiques limitées, il séjourna à Paris de 1676 à sa mort.
Sous le règne de Louis XIV, être nonce apostolique à Paris, si brillante mais si coûteuse, signifiait pouvoir maintenir son rang sans courir à la ruine ce qui grevait lourdement la fortune du nonce ou de sa famille. L’espoir non dissimulé étant, au retour à Rome, de décrocher le chapeau rouge de cardinal. Varese, comme ses coreligionnaires, s’intéressait avant tout à sa carrière et à ses intérêts personnels. Préoccupation, par ailleurs partagée, à quelques exceptions près, par la plupart des nonces en France sous l’Ancien Régime. Mais sa fureur d’économie atteignit de telles proportions qu’après sa mort un pamphlet anonyme et vengeur lui servit d’éloge funèbre.
L’originalité de Varese fut surtout d’apporter à cette épargne domestique nécessaire des talents qui firent de lui un avare de comédie, un Harpagon qui serait même envieux de tels dons.
Mais, alors qu’il était mort, il fut cette fois, de façon bien involontaire, à l’origine d’un scandale qui dégrada les relations, déjà tendues à l’époque, entre le roi et le Saint-Siège.
Varese décéda à Paris et avait choisi d’être inhumé aux Théatins. Mais au mépris du principe de l’exemption que revendiquait la nonciature, sa dépouille fut enlevée de force à la demande de l’archevêque de Paris, et avec l’accord tacite du roi, pour être inhumée dans une église paroissiale, en l’occurrence Saint-Sulpice. La dépouille y fut conservée deux jours avant d’être rendue. Mais le pape, furieux, décida de ne pas envoyer de nonce pour succéder au défunt, et confia l’intérim à un simple secrétaire d’ambassade. Pompée Varese fut inhumé sous une simple tombe plate en marbre noir.