► RAGUIER Hémon (v. 1350 – 1433)
Seigneur de L'Haÿ (L'Haÿ-les-Roses dans le Val-de-Marne) , ancien argentier de Charles VI et de la reine Isabeau de Bavière jusqu'en 1420, il refusa de voir appliquées les clauses du Traité de Troyes (mai 1420) qui prévoyaient le roi d’Angleterre, Henry V, comme successeur à Charles VI, excluant d’office son propre fils, le futur Charles VII, réfugié à Bourges où il le rejoignit. Ce dernier en fit son trésorier des Guerres. Mort à Tours, il y fut d’abord inhumé dans l’église des Carmes. En 1447, ses enfants firent transférés ces restes aux Blancs-Manteaux où reposait sa première femme, Gilette de La Fontaine (1408).
► SÉGUIER Nicolas († 1533)
Membre de la famille Séguier qui donna un nombre considérable de magistrats sur plusieurs siècles, lui-même fut secrétaire et receveur des aides du roi à Paris. Seigneur de l'Étang-la-Ville, Drancy, etc. il était le père du chancelier Pierre Séguier et l’arrière grand-père du plus célèbre d’entre eux, l’homme politique sous Louis XIV, Pierre Séguier. Sa femme, Catherine Le Blanc († 1534), et ses enfants furent inhumés au même endroit.
Les entrailles de :
► BOURBON Catherine de (v. 1525 – 1594)
Fille de Charles IV de Bourbon et sœur d’Antoine de Bourbon elle était la tante d’Henri IV. Abbesse de l’abbaye de Soissons, qu’elle quitta en 1591 à cause des troubles du royaume, elle mourut à Paris. Son corps et son cœur furent inhumés en son abbaye de Soissons où sa statue funéraire, un priant, préservée au Musée des Monuments français, fut renvoyée par la suite à Soissons. Après avoir été reléguée dans une resserre de la cathédrale, elle finit par rejoindre les collections du musée de la ville en 1866/1867.
Mais aussi :
Victimes des rénovations, reconstructions, destructions d’édifices religieux et des aléas de l’histoire, les pierres tombales intactes ne sont pas monnaie courante dans nos églises. La plupart de celles encore en place, usées par le temps et le piétinement des paroissiens, offrent des reliefs et des textes quasi effacés qui se devinent plus qu’ils ne se lisent quand ils ne disparaissent pas sous du mobilier.
Quant à celles qui furent sauvées lors des nombreuses destructions révolutionnaires et postrévolutionnaires consécutives à la vente de ces édifices comme biens nationaux et/ou des plans de rénovations urbains, bon nombre furent brisées à force de manipulations. Si des réchappées ont trouvé refuge dans des musées dédiés (lapidaires, spécifiques d’une époque, régionaux, etc.) d’autres sont conservées dans des réserves.
C’est pourquoi les dessins du généalogiste, antiquaire et collectionneur François Roger de Gaignières (1642-1715), sont un témoignage précieux que les habitués du site connaissent bien au travers des articles sur les lieux de sépultures disparus ou encore existants. Malgré des erreurs ou des « fantaisies » de ses copistes, ils sont la source incontournable de la connaissance de ces pierres tombales et de ce qu’elles expriment autant sur la nature du défunt pour les générations à venir, que sur l’évolution des modes et des techniques, des costumes, etc.
Véritables livres d’histoire d’une vie et d’une époque, en attendant de leur consacrer un article, j’ai souhaité en présenter quelques unes provenant des Blancs-Manteaux.
Détail récurrent dans les pierres tombales du 16ème siècle ci-après: la représentation du nombre d’enfants des défunts mais séparés de façon à bien distinguer les filles des garçons.