Son premier cimetière était situé sur l’emplacement de l’actuel presbytère. En 1622, il fut remplacé par un autre, plus accolé au côté nord de l’église. Il formait un quadrilatère que des maison entouraient sur trois de ses côtés et séparaient , en particulier, de la rue du faubourg Saint-Martin et de la rue Saint-Laurent. De nos jours, la rue Sibour, ouverte en 1804, en traverse l’emplacement qu’occupe également une partie du carrefour Magenta/Strasbourg.
Ses dimensions étaient assez restreintes (2.900 mètres carrés environ) car la paroisse, fort ancienne et fort étendue, devait faire face de 750 à 900 inhumations par an au 18ème siècle. Bien évidemment, les inhumations y étaient moins onéreuses que dans l’église. En 1727, elles coûtaient 7 livres contre 20 livres dans les bas-côtés de l’église, 25 dans la nef et jusqu’à 300 dans le chœur pour un cercueil en plomb et 150 pour un en bois.
L'existence de tombes individuelles n'est pas signalée. Les fosses, rapidement pleines, durent souvent être réutilisées trop tôt, et ses charniers (reconstruits vers 1630) répandaient, comme elles, des exhalaisons putrides. En 1786, les habitants du quartier eurent beau réclamer sa fermeture, la protestation des marguilliers fut telle que le cimetière resta non seulement en service mais, en 1792 et 1793, reçut en plus les morts du 5ème arrondissement d’alors. Fermé définitivement en 1797et il fut vendu sans être pour autant vidé. Livré au commerce cinq ans après, ses anciennes fosses continuaient à exhaler une odeur épouvantable. En 1804, lors de l’ouverture de la rue Sibour, les ossements qui y avaient été entassés de façon excessive furent transférés aux Catacombes.
Par la suite, à chaque fois que des travaux de terrassement étaient entrepris sur son ancien emplacement d’autres ossements étaient régulièrement découverts comme en 1847 et en 1858. On en trouva encore en 1871 et en 1913 tant dans les cryptes de l’église où, dès 1775, il n’était plus possible d’inhumer dans le caveau situé sous la chapelle de la Vierge. Ceux trouvés en 1913 sous la rue Sibour formaient une couche de 2,50 mètres de haut.