Y furent inhumés :
On cherchera en vain la présence de personnalités dans cette église villageoise. Celles-ci, majoritairement décédées au 20e siècle, reposent dans le cimetière.
Faute de sources, de tombeaux, de relevés d’épitaphes -, la seule pierre tombale existante encore après les fouilles est trop usée pour être identifiée -, etc., cette partie pourtant fondamentale de l’article est condamnée à rester vide. Si Charonne, sous l’Ancien Régime, fut un lieu de villégiature apprécié de personnages de renom, ils n’y furent pas ensevelis.
Sources principales :
-L'église Saint-Germain de Charonne à Paris par F. Deshoulières Bulletin Monumental - Année 1928 pp. 39-53
-https://video-streaming.orange.fr/actu-politique/les-fouilles-archeologiques-de-l-eglise-saint-germain-de-charonne-CNT00000199jvS.html
-https://www.saintgermaindecharonne.fr/st-germain-de-charonne/
-https://fr.geneawiki.com/index.php?title=Paris_-_%C3%89glise_Saint-Germain_de_Charonne
EGLISE SAINT-GERMAIN DE CHARONNE (Paris)
© MCP
Selon la légende, vers 430, saint Germain, évêque d’Auxerre, aurait rencontré sur les coteaux de Charonne, une jeune fille de Nanterre, la future sainte Geneviève. En souvenir, les habitants du lieu auraient édifié un petit oratoire sur l’emplacement duquel aurait été construit l’édifice actuel : l’église Saint-Germain de Charonne. Avant son rattachement à Paris en 1860, elle était l’église paroissiale du village de Charonne dont elle constituait le cœur et qu’elle dominait. Depuis, elle se situe dans le 20e arrondissement de la capitale.
Charonne (point rouge) par rapport à Paris. Plan Jouvin de Rochefort (1672) © MCP
© MCP
Plus factuel, l’église n’est attestée de façon certaine qu’au 12e siècle. De nombreux travaux de reconstruction et d’agrandissement furent entrepris à la fin du 13e siècle, puis aux 15e et 16e siècles, ce dernier lui donnant son aspect actuel. Si l'on se réfère à une dédicace Guillaume VI Chartier (1460), évêque de Paris, elle aurait été entièrement rebâtie dans le deuxième quart du 15e siècle.
Un incendie survenu au 17e siècle détruisit la façade occidentale et deux travées de la nef. En 1737, cette façade fut refaite telle que nous la voyons aujourd'hui.
A l'extérieur, cette petite église gothique défie toute analyse archéologique, tant elle a été remaniée. C'est ainsi que son modeste portail méridional du 18e siècle voisine avec une grosse tour clocher de caractère médiéval qui abrite la cloche Germaine, depuis 1606.
En revanche, il ne reste rien de l’église primitive.
A la toute fin du 19e siècle, afin de tenter de stabiliser l’ensemble, on rajouta des arcs boutants du côté du parvis. Classée au titre des Monuments historiques en 1862, elle bénéficia de nouveau de cette protection en 1923.
De nos jours, avec l'église Saint-Pierre de Montmartre et le cimetière du Calvaire, elle est la seule église de Paris à être toujours bordée de son ancien cimetière. Voilà qui rappelle le caractère champêtre de cet ancien village.
Reproduction de l’état en 1893 d'après une photographie d’époque.
© MCP
Etienne Bouhot (vers 1836) – Paris-Musée Carnavalet
Construite sur la colline de Belleville et reposant sur une couche d’argile, l'église a toujours connu des problèmes d'instabilité depuis sa construction. Mais, en 2009, de gros désordres dans les pierres et la maçonnerie, dus notamment à des glissements de terrain et entraînant d’importantes fissures, conduisirent à sa fermeture et à la réalisation de travaux de stabilisation de grande ampleur (2014-2016), précédés d'une phase de fouilles archéologiques (2012).
Ces fouilles archéologiques intégrales d’églises à Paris sont rares. Outre celles-ci, on connait celles de Saint-Martin-des-Champs dans les années 1990.
Photo d’exposition dans l’église © MCP
Ces fouilles archéologiques mirent au jour plusieurs couches d’inhumations du 14e au 18e siècle : plus de 380 tombes souvent superposées ou encastrées, les corps étant parfois rassemblés dans une même sépulture. Plus de 420 squelettes furent dénombrés parfois accompagnés d’objets funéraires comme des céramiques funéraires (fumoirs à encens) datant du 13e siècle ; des fibules ou bagues, un dé à coudre, des croix pendentifs, …
Autour du chevet, qui correspondait à une partie du cimetière aux 13e et 14e siècles, on releva environ 45 sépultures dont la moitié était celles de bébés.
Photo d’exposition dans l’église © MCP
Photo d’exposition dans l’église © MCP
Certains de ces ossements furent à nouveau inhumés dans la chapelle Saint-Blaise. L’emplacement est indiqué par une croix.
Photo d’exposition dans l’église © MCP
Chapelle Saint-Blaise © MCP
© MCP
Selon un inventaire de 1906, l’église présentait encore un ensemble important d’œuvres d’art et d’objets mobiliers dont ne subsistent aujourd’hui que quelques témoins. De nos jours, on notera :
-La Rencontre de saint Germain et sainte Geneviève de Joseph-Benoît Suvée (1743-1807)
© MCP
-Les fonts baptismaux situés sous le clocher
En fonte de fer, et datant probablement du milieu du 19e siècle, l’ensemble, d’une grande qualité d’exécution, se compose d’une colonne cannelée surmontée d’une statuette de saint Jean-Baptiste.
© MCP
-L’orgue
Classé, il fut construit par Suret père et fils dans les années 1850-1860.
-Les vitrauxsont l'œuvre de la peintre-verrier Pauline Peugniez (1890-1987) entre 1950 et 1956, ainsi que de Paul Henry Bony (1911-1982).
© Denis Krieger
© Denis Krieger
© Denis Krieger
On remarquera également :
© MCP
-Le pilier du clocher et son chapiteau sculpté
Au début de la construction, l’église ne comportait qu’une seule nef flanquée d’une tour extérieure. La base de cette tour médiévale, et les piles qui la supportent sont la partie la plus ancienne du bâtiment
Une double dédicace :
« L’an mil CCCC et LX (1460), le dimanche devant la Saint Germain, le XVIIe jour de juillet (dix-septième) fut l’église de Charonne dédiée par Révérend père en Dieu Mons Guille, évêque de Paris ». Si vous avez bien lu, vous avez compris que votre visite vous vaut quarante « jours de vrai pardon ». Une seconde dédicace double cette gratification.
© MCP
-Concession à l’art contemporain : l’aménagement liturgique du chœur avec le tabernacle et les sièges des officiants.
© CDAS Paris
-En 1755, Nicolas François Thoré (1704-1783), « Secrétaire du roy maisons et couronne de France et des finances », acheta le domaine de Charonne dont il devint le seigneur. On peut encore voir son profil et celui de son épouse, Louise Tronchy. Sur une arcade de la travée du clocher, on peut aussi voir leurs armes peintes.
Profils © Christiane Angsthelm
© MCP
Après cette rapide présentation, il est temps de vous rappeler que, peut-être sans le savoir, vous avez tous déjà vu cette église, vous y êtes tous entrés au moins une fois…
Cela ne vous évoque rien ?
Et maintenant ?
© MCP
© MCP
Au bas des escaliers, l’explosion de la DS de Théo dynamitée par les porte-flingues de Monsieur Fernand.
12 mars 2022
Eh oui, elle fut le lieu de tournage de la scène finale du cultissime Les Tontons flingueurs.
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