Le carré des suppliciés, qui reçut, à partir de 1869 en remplacement du cimetière du Montparnasse, les condamnés de droit commun condamnés à mort par le tribunal d'Assises de Paris et exécutés dans la capitale, se situa d'abord dans la division 12 du petit cimetière. Y fut inhumé, entre autres, Jean-Baptiste Troppmann.
Le premier dont on trouve la trace dans la division 27 du grand cimetière, en 1885, est Tiburce Gamahut, âgé de 25 ans, ancien moine devenu lutteur de foire et qui, avec quatre complices, avait égorgé et assommé à coups de bouteille une femme pour lui voler deux francs cinquante.Les derniers furent Claude Buffet et Claude Bontems en 1972.
Depuis qu’en 1790, l’Assemblée nationale Constituante avait accordé aux condamnés à mort le droit d’être inhumés décemment dans les cimetières publics (► Lieux d'inhumation des suppliciés), et donné le droit aux familles de récupérer les corps, ils avaient d’abord trouvé sépulture au cimetière Sainte-Catherine jusqu’en 1824 puis au grand cimetière du Sud ou Montparnasse jusqu’à ce que le cimetière parisien d'Ivry ne prenne le relais en 1869. Sépulture dans un cimetière, certes, mais dans un carré à part de l'honnête citoyen !
Entre le petit (ancien) et le grand cimetière (nouveau), environ 140 personnes y furent enterrées dont, à ce jour, seule la présence de 128 est attestée.
Cela se passait immuablement de la même façon. La veille au soir du jour de l’exécution, le conservateur du cimetière recevait un ordre par écrit du commissaire de police requérant de « faire creuser la fosse qui recevra les restes du nommé XXX, condamné à la peine de mort par arrêt de la Cour d’Assises de…du…et dont l’exécution aura lieu le…à…heures » (► Marcel Petiot). Le fossoyeur creusait et recevait une gratification pour ce travail supplémentaire.