Selon une tradition monarchique bien établie, ils durent souvent payer des sommes importantes au trésor royal pour conserver leurs offices et privilèges qu’ils gardèrent jusqu’à la Révolution.
Lors des cérémonies, ils se devaient de porter la robe de palais, les armes du défunt « peintes en
carton » sur la poitrine et, dans des temps plus anciens, ils devaient porter des armes également sur le dos à la façon d’un scapulaire. Dans quelques villes de province, ils portaient une casaque noire. Interdiction leur était faire d’innover en coutume ou en tenue.
Les jurés-crieurs disparurent avec la Révolution. Le Consulat ouvrit ensuite la voie à la législation relative aux funérailles et aux cimetières avec trois idées essentielles dont s'inspira, par étapes, la législation actuelle:
- Il faut que les décès soient l’objet d’une constatation officielle.
- Il faut que chacun puisse régler ses funérailles selon ses convictions philosophiques ou religieuses et que, quelles que soient les dernières volontés du défunt, le transport des corps s’effectue d’une manière décente.
- Enfin, il faut que les inhumations soient faites de manière à ne pas constituer un danger pour la salubrité publique.
Le service des pompes funèbres fut d’abord concédé à un entrepreneur avant que les fabriques et consistoires soient autorisés à racheter le matériel à l’entrepreneur et à exploiter directement le service.
Il fallut donc attendre la loi du 28 décembre 190, prononçant la laïcisation des pompes funèbres, pour que cesse définitivement l’ingérence d’un culte dans des funérailles.
Les anciens métiers des pompes funèbres.
Jusqu’à la généralisation de la motorisation du corbillard et l'industrialisation de la fabrication des cercueils, de nombreux métiers, qu'on ne soupçonne même plus, étaient attachés à la fabrication et à l’entretien du matériel mais aussi des chevaux des équipages. Un petit monde mêlant grand professionnalisme et petits boulots.
Rien que le corbillard, œuvre de selliers-carrossiers depuis 1678 où le droit leur fut reconnu de « faire chariots de pompes funèbres, faire et fournir la grande couverture pendante » etc., nécessitait les soins de plus d’un corps professionnel.
Il a existé jusqu’à huit classes de corbillards auxquelles s’ajoutaient, pour les deux premières, les berlines destinées au clergé, à la famille, sans oublier les chariots pour les tentures, les fleurs, etc.
Le vocabulaire du milieu définissait le défunt : le saumon désignait le riche, le hareng un pauvre et l’éperlan un enfant.
Parmi ces métiers:
- Les porteurs à bras qui existèrent jusqu’en 1804, année où, par décret, tous les corps durent être transportés isolément (et non à plusieurs) dans un char attelé de deux chevaux marchant au pas et accompagné d’un ordonnateur et de trois porteurs en costume.