► GUILLEMETTE. Abbesse (1242-1275)
Première abbesse de Maubuisson , elle bénéficia de nombreuses donations et ventes faites à l’abbaye pendant sa gouvernance : les plus importants privilèges qui lui furent concédés étant l’exemption générale d’impôts accirdée par saint Louis et d’autres donations faites par le roi. On dit généralement que Blanche de Castille, sur son lit de mort, voulut recevoir l’habit de religieuse des mains de Guillemette. Inhumée dans la salle du chapitre.
► JEANNE DE FRANCE (1388 – 1390)
► JEANNE DE LA MARCHE (1315 – 1320/1321) (8 sur le plan)
Fille de Charles IV, inhumée dans un petit tombeau de marbre noir recouvert d’un gisant de marbre blanc.
► ORLÉANS-LONGUEVILLE Catherine III Angélique d' . Abbesse (1653-1664)
Fille naturelle d’Henri II de Longueville, elle fut élevée à Maubuisson puis fut abbesse à Saint-Pierre de Reims avant de prendre la place de Marguerite de Béthune. Souhaitant adapter le décor de l’église au goût du jour en donnant aux autels une forme moins gothique, fit paver le chœur des religieuses en pierres plates et uniformes, après en avoir fait ôter les tombes. Afin qu’elles n’endommagent pas ce pavé, elle fit creuser un caveau dans lequel on enterra les religieuses. Elle-même y fut inhumée.
Mais aussi ...
Le coeur d'
Les entrailles de
Avant de voir la liste des abbesses, jetons un regard sur l’une d’entre elles qui se fit particulièrement remarquer et dont l'histoire vaut la peine d'être contée:
► Angélique d'Estrées (v. 1570 – 1634) Abbesse (1597 – 1618)
Religieuse à Saint-Louis-de-Passy et éphémère maîtresse d’Henri III, ce qui lui valu de devenir l’abbesse de Bertancourt (Amiens), elle obtint de Gabrielle l’opulente Maubuisson. Peu nombreuses, les nonnes présentes qui s’étaient vu contraintes à ce choix religieux furent ravies de recevoir une abbesse peu encline à suivre les rigidités de l’Ordre. Une fois vêpres et complies expédiées, avec la compagnie venue de l’extérieur, on se promenait, jouait la comédie, donnait des collations, on dansait…Ce qui se pratiquait plus discrètement dans d’autres couvents se faisait à Maubuisson de façon plus remarquée.
« aux scandales de Maubuisson ». En 1617, le roi chargea l’abbé général de Cîteaux de remettre dans l’ordre dans l’abbaye et dans la conduite de l’abbesse. Il délégua des religieux qu’Angélique s’empressa de faire enfermer et priva quelques jours de nourriture question de leur faire goûter aux austérités auxquelles ils voulaient astreindre la communauté.
Libérés, Angélique leur promit une réforme et reprit sa vie comme avant.
Une nouvelle fois sollicité, l’abbé général envoya une autre députation qui à son tour, se retrouva enfermée, réduite au pain sec et à l’eau et passée aux étrivières tous les matins ! Au bout de quatre jours de ce traitement, les religieux purent s’enfuirent. Devant le comportement insensé d’Angélique d’Estrées, il fallait donc se résoudre à employer les grands moyens. L’abbé général obtint la permission de faire enlever l’abbesse par les forces de l’ordre. Le 3 février 1618, elle fut enfermée aux Filles pénitentes de Paris et la mère Angélique Arnaud quitta Port-Royal pour réformer Maubuisson.
En septembre 1619, Angélique d’Estrées s’échappa de sa réclusion et grâce au soutien d’amis et à la connivence de nonnes que la réforme n’enchantait guère, elle se rendit à Maubuisson et en expulsa la mère Arnauld de façon musclée.
Et là, il faut imaginer cette dernière, drapée dans sa dignité, suivie des quelques nonnes fidèles, partir en procession jusque Pontoise qui conserve ce célèbre évènement dans ses annales.
Sur l’intervention de la famille Arnauld, la Chambre des vacations signa un arrêt pour rendre l’abbaye à la mère Arnauld. Sur un ordre de la cour, le chevalier du guet et 200 archers se rendirent à Maubuisson. Angélique d’Estrées avait déjà trouvé refuge chez les jésuites de Pontoise dont elle finit par être extraite pour réintégrer les Filles pénitentes de Paris avant d’être emprisonnée au Châtelet. Elle eut beau plaider pour retrouver sa place, rien n’y fit.
Angélique d’Estrées mourut une quinzaine d'années plus tard, dans une petite maison de faubourg, fort misérable, malgré la rente que lui servait l’abbaye. Elle fut inhumée dans le cimetière du couvent des Filles pénitentes (St-Magloire) rue Saint-Denis.
Les abbesses
► Agnès de Laval ? : 1275-1276 ?
► Isabelle de Montmorency : 1309-1345 (12 sur le plan)
► Marguerite de Moncy : 1345-1362
Bonne de Luxembourg serait morte entre ses bras. A priori inhumée dans l’église
► Philippa Paynel de Hambuye : 1362-1390 (14 sur le plan)
Inhumée dans le bas-chœur
► Catherine de Flins : 1390-1391
Probablement dans l' abbaye mais aucune certitude
► Jeanne d'Ivry : 1391-1406
Inhumée en la chapelle saint-Louis de l’église, sa tombe avait disparu au 17ème siècle.
► Catherine II d'Estouteville : 1406-1456
Nièce de Philippa de Paynel, elle fut élevée à Maubuisson. Chapitre ou église ?
► Madeleine ? : 1456-1461
Probablement dans l' abbaye mais aucune certitude
► Marguerite II Danes (d'Anes) : 1461-1473
► Guillemette II Martine : 1473-1482
Probablement dans l' abbaye mais aucune certitude
► Antoinette de Dinteville des Chenets : 1482-1523
Inhumée dans l’avant-chœur
► Henriette de Villers la Faye († 1529): 1523-1524
Inhumée dans le chapitre
► Marie I de Montmorency : 1524-1543
► Marie II d'Annebault : 1543-1546
L’abbaye étant mise en commende en 1516, elle fut la première abbesse nommée par François Ier. Eglise ou chapitre
► Marie III de Pisseleu d’Heilly : 1546-1574
Soeur d'Anne de Pisseleu, maîtresse de François Ier, elle était prieure à Poissy avant que la commende ne lui soit donnée. Probablement dans l' abbaye mais aucune certitude
► Madeleine II Tiercelin de Brosses : 1574-1594
Après avoir pris l’habit à Maubuisson à l’âge de quinze ans, elle en devint abbesse une trentaine d’année plus tard. Inhumée à l’entrée du chœur de l’église.
► Françoise Tiercelin de Brosses : 1594-1597
Religieuse à Variville, sa tante, précédente abbesse, l’appela comme coadjutrice. Elle administra Maubuisson avant que les intrigues de Gabrielle d’Estrées ne l’obligent à se démettre en faveur d’Angélique d’Estrées. Elle se retira à Variville.
► Intérim d’Angélique Arnauld, abbesse de Port-Royal des Champs pour remettre de l’ordre : 1618-1621/1623
► Charlotte I de Bourbon-Soissons : 1623-1626
Fille légitimée de Charles de Bourbon, comte de Soissons et de Dreux, grand maître de France, elle avait élevé à Fontevraud qu’elle ne quitta que pour rejoindre Maubuisson comme abbesse en 1622. Dès son arrivée, elle eut à soutenir un long procès contre Angélique d’Estrées qui voulait reprendre sa place. Inhumée au milieu du chœur sans inscription ni gravure.
► Marie IV Suireau de Rocheren († 1658) : 1626-1648
Religieuse à Port-Royal, le roi la désigna comme coadjutrice de Charlotte de Bourbon-Soissons qui mourut pendant sa présence et qui avait contracté de lourdes dettes. Elle lui succéda, rétablit l’ordre dans les finances et entreprit de rétablir l’état spirituel qui laissait à désirer. Elle démissionna en 1648 et se retira à Port-Royal où elle mourut.
► Suzanne de Hénin-Liétard de Roches († 1658) : 1648-1652
Abbesse à Lieu-Dieu, Louis XIV la désigna pour succéder Marie Suireau. Pendant la Fronde, ne sentant pas sa communauté en sécurité, elle l’emmena dans une maison de Pontoise où elle mourut. Inhumée dans le chapitre ou l’église.
► Marguerite III de Béthune d’Orval : 1652-1653
Fille de François de Béthune, comte d’Orval, elle fut abbesse jusqu’çà ce que le duc de Longueville obtienne sa permutation avec sa fille abbesse à Saint-Pierre de Reims.
► Charlotte II Joubert de La Bastide de Châteaumorand : 1709-1719
Nommée par Louis XIV à la mort de la princesse palatine, elle eut de nombreux différends avec ses religieuses qui voulurent s’opposer à sa gestion des biens de l’abbaye. Sur leurs plaintes, le Régent l’obligea à quitter l’abbaye. Démissionnaire, elle demeura dans plusieurs couvents et mourut, dit-on, chez les religieuses du Précieux Sang, rue de Vaugirard à Paris.
► Charlotte III de Colbert-Croissy : 1719-1765
Dès que Mme de Châteaumorand eut démissionné, la princesse douairière de Condé demanda l’abbaye pour sa petite-fille, Gabrielle Eléonore de Condé qui, religieuse à Fontevrault, refusa d’être abbesse à Maubuisson. La princesse de Condé la demanda alors pour Charlotte Colbert de Croissy, fille du marquis de Croissy, abbesse de Panthemont (Paris) qui entreprit de nombreuses restaurations et constructions. Elle soutint aussi de nombreux procès pour la conservation des droits de l’abbaye. N’ayant pas voulu être inhumée dans le caveau des abbesses, elle le fut sous l’orgue à la porte extérieure de l’église.
► Marie V Marguerite de Jarente de Sénas d’Orgeval : 1765-1766
Abbesse de Bénissions-Dieu à Lyon, grâce à son frère, M. de Jarente, évêque d’Orléans, elle avait obtenu la commende de Maubuissson. Mais sur les plaintes des religieuses, elle démissionna et repartit dans son ancienne abbaye.
► Venture-Gabrielle (Bonaventure) de Pontevès de Maubousquet : 1766-1780
Elle gouverna l’abbaye avec beaucoup de sagesse, de prudence et de douceur. Probablement dans l' abbaye mais aucune certitude.
► Gabrielle-Césarine de Beynac : 1780-1787
Abbesse à Saint-Loup d’Orléans, dès son arrivée, elle eut des démêlées avec les religieuses au point que Louis XVI, par une lettre de cachet, l’exila à Notre-Dame de Sarlat.
Elle était la dernière abbesse de Maubuisson.