Le scandale des années 2000-2010.
Vendus en 2002, à la société Cogedim, qui les céda à Allianz, actuel propriétaire, les bâtiments devinrent l’objet d'un vaste programme immobilier baptisé « Paris 7 Rive Gauche » par le groupe Allianz. Problème de taille, la chapelle, où reposent plusieurs personnalités, et pourtant classée au titre des Monuments historiques, se trouva incluse dans la vente alors même qu’elle n’était jamais sortie du domaine public. Lieu de culte et de sépultures, si elle pouvait passer du domaine public au domaine privé, son affectation n’en restait pas moins inaliénable et imprescriptible.
Malgré cette protection au titre des Monuments historiques, la sacristie de la chapelle de l'hôpital fut rasée fin 2011 à la suite d'une « erreur humaine » commise par une entreprise de démolition…
On ne peut que saluer le travail de haute lutte qu’engagea, dès 2006, et avec une détermination sans faille, Mme Arlette Vidal-Naquet à la tête du comité Laennec-Turgot : pétitions, mobilisation maximale des défenseurs du patrimoine, articles de presse, soutiens divers et variés, etc. Tout l’arsenal pour conserver la chapelle dans le domaine public eut beau être déployé, rien n’y fit. Le pot de terre des amoureux du patrimoine historique de Paris se brisa net contre le pot de fer du profit privé.
Les locaux sont notamment occupés par le groupe Kering (anciennement Pinault-Printemps-Redoute) et la maison de haute couture, Balenciaga.
L’ouverture au public annoncée, sans être suivie d’effet, lors des journées européennes du patrimoine semblait aussi vouée à l’échec quand l’année 2016 fut celle du miracle. L’expérience sera-t-elle renouvelée au regard de l’intérêt qu’elle a suscité ? Il faut l’espérer car c’est le seul moment de visite possible.
Furent inhumés dans l’église :
Des vingt-trois pierres tombales qui existèrent, il n’en existe plus qu’une douzaine dont les inscriptions, sauf celle de Pierre Camus, sont illisibles ou totalement effacées. Avec les bouleversements que connut la chapelle, il est donc très difficile de leur attribuer une identité avec certitude.
Outre les personnalités et des gouverneurs de l’Hôpital, on compte surtout la présence de bienfaiteurs plus ou moins importants tels : Jean-Baptiste Lambert († 1644) ; Marie Ruffé († 1653) qui, veuve et infirme, vécut aux Incurables jusqu’à sa mort ; Marguerite Rouillé († 1652) qui, ayant eut le projet de fonder un hospice de pauvres incurables à Chaillot, reporta ses fonds sur celui de la rue de Sèvres dès qu’elle eut connaissance de sa fondation ; François Martin (1659), prêtre et un temps chapelain aux Incurables ; Pierre Robineau († 1650 ?), abbé de Saint-Blaise.