Y furent notamment inhumés...
Face à l’histoire mouvementée de Port-Royal-des-Champs qui retint toute l’attention, celle de sa cadette semble vampirisée.
D’abord, on peut être surpris que si peu des amis et des pensionnaires du lieu n’aient eu à cœur de se faire inhumer dans l’église ni même sollicité la permission et l’honneur d’apposer une pierre tombale avec épitaphe sur leur sépulture. Une seule fut retrouvée, celle de Louis de Pontis.
Tout en apportant des précisions sur la présence de défunts, le Nécrologe de Port-Royal ouvre aussi la porte à quelques quiproquos dus à de possibles mauvaises interprétations.
Ouvrage incontournable et précieux, le Nécrologe (1723) liste d’une façon assez exhaustive, et souvent agrémentée d’une hagiographie, les décès intervenus dans ses deux abbayes, ou à l’extérieur, des personnes liées à Port-Royal. Mais en regroupant les deux abbayes, il n’apparait pas toujours clairement de laquelle on parle pour le lieu d’inhumation quand il est juste écrit « dans notre église » « dans notre monastère » sans plus de précision. Malgré une rigoureuse pêche aux indices, quelques doutes peuvent subsister qui, heureusement, ne sont pas pléthores.
Alors que le Nécrologe indique un cimetière à Paris, je n’ai trouvé aucun plan de l’abbaye situant son emplacement pas plus que son évocation dans d’autres ouvrages. Peut-être existant dans une bibliothèque parisienne.
Comme à Port-Royal-des-Champs, on ne sera pas surpris de trouver la présence de plusieurs membres de la famille Arnauld à commencer par le premier d'entre eux, la Mère Angélique.
► ARNAULD Anne († 1633)
Cousine de la Mère Angélique Malgré l’opposition de ses parents, elle suivit sa vocation religieuse et entra à Port-Royal sous le nom de Anne de Saint-Paul Arnauld. Elle fit partie des religieuses qui aidèrent à l’établissement de l’abbaye de Paris où elle fut inhumée.
► ARNAULD Magdeleine († 1649)
En religion sous le nom de Magdeleine de Sainte-Christine Arnauld.
► ARNAUD D’ ANDILLY Catherine ( † 1643)
► AUMONT Anne Hurault de Cheverny, marquise d’ († 1658)
Veuve à trente-six ans du lieutenant général Charles d’Aumont elle se retira chez les religieuses de la Visitation de Paris puis à Port-Royal de Paris dont elle fut l’une des principales bienfaitrices. Bien involontairement, elle créa une célèbre polémique. Héritière de la seigneurie de Cheverny, elle possédait un droit de patronage lui permettant de présenter à l’évêque un prêtre de son choix. Elle conçut l’idée d’y envoyer un prêtre gagné aux doctrines réformatrices de Saint-Cyran qui travaillerait à rénover l’esprit chrétien. Le projet approuvé par Antoine Singlin, ils se mirent d’accord sur Jean Callaghan, prêtre d'origine iralndaise qui, accompagné de deux fervents auxiliaires jansénistes, imposa une telle révolution dans ses contraintes envers ses paroissiens que sa singularité finit par provoquer un vrai scandale à l’occasion d’un sermon à Blois et s’attirer les foudres des jésuites, conflit à coups de joutes qui dura deux ans (1651-1653). Il se retira par la suite à Port-Royal de Paris où il fut inhumé. La marquise d’Aumont fut enterrée dans le cloître.
► Callaghan Jean (1605-1664)
► PONTIS Louis de (1583 – 1670)
Gentilhomme issu d’une des plus anciennes maisons de Provence, ayant embrassé la carrière des armes à l’âge de seize ans, il obtint de Louis XIII une lieutenance dans les gardes, puis une compagnie dans le régiment de Bresse. Les nombreuses occasions où il s’était signalé par sa bravoure et sa prudence lui valurent l’agrément du roi pour l’acquisition de la charge de commissaire général des Suisses à laquelle il dut renoncer à cause des obstacles que lui suscita Richelieu au service duquel il avait refusé d’entrer. Employé dans les Pays-Bas et en Allemagne, il avait servi cinquante-six ans dans les armées du roi et venait d’être nommé maréchal de bataille lorsque des revers de fortune, la mort brutale d'Henri II de Montmorency, un de ses meilleurs amis, et le dégoût du monde lui inspirèrent le projet de se retirer à Port-Royal des Champs où il termina sa vie au milieu des pratiques de la prière et de la pénitence.Inhumé devant la grille du chœur des religieuses.
► SABLÉ Madeleine de Souvré, marquise de (1599 – 16 janvier 1678)