Pour le remplacer, un second gibet s’éleva de 1760 à 1792, un peu plus au nord à la hauteur du n°46 de la rue de Meaux. Ce n'était qu'un gibet symbolisant la haute justice du trône. On n'y pendait plus et il n'y avait plus d'exposition des corps. La bande de terrain qui l’entourait fut affectée aux inhumations des suppliciés. Sous la Révolution, son terrain fut vendu comme bien national à un plâtrier qui l’aplanit.
Les autres lieux d'inhumations
Nous l'avons vu, la plupart des suppliciés de Paris furent "inhumés" dans la fosse du premier gibet de Montfaucon des environs de 1230 jusqu'à, grosso-modo, 1760.
A partir de 1760, les suppliciés étaient inhumés nuitamment dans une fosse creusée dans la bande de terrain près du second gibet de Montfaucon. Recouvert de terre, le lendemain matin personne n'aurait pu retrouver la trace du corps.
Pour que les suppliciés trouvent enfin un lieu de repos décent, il fallut attendre Le 21 janvier 1790, date à laquelle, par décret, l’Assemblée nationale Constituante autorisait :
-L’inhumation des suppliciés dans les cimetières
-Le principe de la restitution des corps aux familles interdite jusque là
-L’inscription aux registres sans mention du type de mort après la sépulture (avant cette date la dissection publique était possible).
Inhumés dans une terre consacrée, certes, mais dans une tranchée à part.
Le premier cimetière à accueillir ses résidents spéciaux fut le cimetière Sainte-Catherine jusqu’à sa fermeture en juillet 1824. A partir de cette date, ils furent parfois, entre deux, inhumés au cimetière parisien de Vaugirad, puis au cimetière du Sud (Montparnasse) jusqu'à ce que la Ville de Paris achetât un terrain en vue d'y faire le cimetière parisien d’Ivry. Une partie de ce terrain était partagée avec la commune de Gentilly. Ce fut cette partie qui, dès 1861, devint le cimetière de l'hospice de Bicêtre et le déversoir de toute la misère humaine: indigents, cadavres de la morgue, etc,. et les suppliciés se partageaient les fosses communes. L'endroit était lugubre.
En 1898, la jeune commune du Kremlin-Bicêtre acheta à la Ville de Paris cette parcelle pour en faire son cimetière qui est toujours en fonction.
Le nouveau cimetière parisien d’Ivry, ouvert en 1874, réserva un carré pour les exécutés qu'il commença à recevoir dès 1885. Le premier à y être inhumé, en avril 1886, sans être réclamé par sa famille, se nommait Jacques Koening. Ce carré resta en fonction jusqu’à l’abolition de la peine de mort en 1981.