Puis, rapidement, les tensions reprirent entre les deux, chacun cherchant à s’attirer les bonnes grâces de tous. Cette discorde ne trouvant pas d’aboutissement, Caracalla solutionna le problème en assassinant ou en faisant assassiner Geta dans les bras de leur mère, et dont il s’acharna à supprimer la mémoire.
Régnant dorénavant seul, d'un caractère proche de celui des soldats, on le décrit comme grossier et cruel comme les barbares germaniques, chez lesquels, par ailleurs, il préleva les meilleurs éléments pour sa garde personnelle.
Après avoir réorganiser les troupes stationnées sur le Danube, il gagna la Thrace où il afficha son attachement à la mémoire d’Alexandre le Grand à l'instar duquel il aurait voulu réaliser la synthèse entre l'Orient et l'Occident .
Il s’était porté en Gaule, en Bretagne, sur le Danube, en Thrace, et de là, il traversa l’Asie en passant par la Bithynie, s’arrêta à Antioche avant de poursuivre jusqu’à Alexandrie où il fit preuve d’une grande piété vis-à-vis d’Alexandre le Grand.
Mais sa susceptibilité ayant été blessée par les sarcasmes de certains habitants, selon Hérodien, pour se venger, il lâcha ses troupes sur la ville qui se livrèrent à un épouvantable carnage, puis ce fut au tour des petits entrepreneurs de la ville, qui n'avaient pas livré à temps des statues de l'empereur, d’être massacrés. Un troisième massacre concerna des jeunes gens nobles dont il fit une tuer une bonne partie…Les massacres ne touchaient pas que la ville d'Alexandrie, mais aussi sa banlieue, les villages alentour et l'ensemble du delta du Nil. Alors qu’il s’identifiait à Alexandre, il en détruisit aussi l’héritage en faisant démolir de nombreux monuments.
Le scénario des massacres se reproduisit avec les Parthes.Passant la plupart de son temps auprès de ses troupes et à la guerre, il mena plusieurs campagnes contre les Alamans à la fois sur le Rhin et sur le Danube et réussit à assurer une vingtaine d'années de paix au front occidental. Ces guerres avaient vidé les caisses de l’état.
Cependant, à son bénéfice, il fut à l’origine la constitution antonine (Edit de Caracalla) qui accorda citoyenneté romaine à tous les habitants libres de l'Empire, entérinant de fait une certaine globalisation de l’Empire romain.
Tyran militaire impopulaire, sauf auprès de ses soldats, il se rendait d'Edesse à Parthes pour y faire une nouvelle guerre quand, à Harran (Turquie), profitant que l’empereur soulageait un besoin naturel, un officier de la garde prétorienne l’assassina d’un coup de glaive. Le préfet du prétoire Macrin, souvent soupçonné, à raison, d'avoir commandité l'assassinat, lui succéda.
Selon l’Histoire Auguste, Macrin fit envoyer le corps, ou les cendres, à Rome pour qu’il soit (qu’elles soient) enseveli(es) dans le tombeau de famille. Sans doute avec peu d’enthousiasme, le Sénat lui accorda d’être divinisé par la suite, comme en témoigne le denier ci-après, datant de 218 et illustrant sa consecratio.
Quant à Geta, selon les sources, il aurait pu reposer dans le mausolée familial.