Accusé de favoriser l’abandon et le vice par le biais de l’anonymat, les tours d’abandon furent décriés dès 1830 pour commencer à être délaissés dès 1845.Le 27 juin 1904, une loi les aboli définitivement au profit de « l’accouchement sous X » qui autorise les femmes à accoucher anonymement pour laisser leur bébé.
Néanmoins certains pays comme l’Allemagne (en 2000) ou la Fédération de Russie (en 2011) les remirent récemment au goût du jour en en dotant de nombreux établissements hospitaliers.
De l’hospice à l’hôpital pour enfants
Agrandi en 1708, 1758 et 1776, les enfants trouvés ayant été transférés à l’ancien Oratoire de la rue d’Enfer en 1795, l’établissement accueillit, à partir de 1809, les orphelins qui se trouvaient jusqu’alors à la Pitié qui furent réunis aux enfants trouvés rue d’Enfer en 1838.
En 1840, sous le nom d’hôpital Sainte-Marguerite, il devint une annexe de l’Hôtel-Dieu.
Un temps affecté à des malades adultes, l’établissement retrouva sa vocation à servir l’enfance en 1853 quand, pour désencombrer l'hôpital des Enfants-Malades de la rue de Sèvres, on construisit, à côté de l’hôpital Sainte-Marguerite, une annexe pour recevoir les enfants malades des quartiers populaires de l’est parisien.
L’année suivante (1854), Napoléon III et l’impératrice Eugénie inauguraient un asile plus spacieux et confortable de 425 lits destinés aux enfants de 2 à 14 ans. Appelé hôpital Sainte-Eugénie, puis des Enfants-Malades (1870), il devint hôpital Trousseau (1880) en mémoire du clinicien Armand Trousseau (1801-1867). A l’ère pasteurienne, l’idée s’affirmait qu’il fallait isoler les malades par pathologie infectieuse afin d’éviter la contagion intérieure : entre 1882 et 1888, près d’un tiers des enfants hospitalisés pour la rougeole décédèrent. Mais ces mesures d’isolement n’eurent que peu d’effets.
Jugé trop vétuste pour pouvoir être rénové selon les nouvelles normes hospitalières d’hygiène et d’isolement, le vieil hôpital Trousseau était condamné à disparaître. En 1895, l’occasion de travaux de voierie autour de la gare de Lyon sonna son glas. L’Assistance Publique décida alors de le désaffecter et de le remplacer par trois nouveaux établissements hospitaliers : Bretonneau, Hérold et le nouveau Trousseau (1901). Quant à l’ancien hôpital, il fut démoli en 1902. Depuis, le square Trousseau occupe son emplacement.