En 632, saint Eloi fit bâtir un monastère placé sous l’invocation de saint Martial où il rassembla 300 religieuses dirigées par sainte Aure. En 1107, après avoir connu des dérèglements, il fut réformé par l’évêque de Paris Galon qui expulsa les religieuses qu’il répartit entre différents monastères. Il les remplaça par un prieur et douze religieux venus de l’abbaye bénédictine de Saint-Maur-les-Fossés. Lors de cette réforme, l’église du monastère initial avait été coupée en deux par une petite ruelle publique qui sépara le chœur de la nef. Le chœur, sous le nom de Saint-Martial, devint une église paroissiale. La nef, sous le nom de Saint-Eloi, devint l’église du prieuré.
En 1530, le monastère fut rattaché, avec l’abbaye de Saint-Maur, à l’évêché de Paris.
L’église Saint-Martial, bien vétuste en 1715, fut entièrement démolie en 1722 et ses paroissiens rattachés à l’église Saint-Pierre-des-Arcis.
L’église Saint-Eloi tombait en ruine lorsque l’archevêque de Paris la donna, en 1631, aux clercs réguliers de la congrégation de Saint-Paul, autrefois nommée Barnabites.
Ces religieux firent rebâtir l’église et les bâtiments conventuels en 1701 et élever une nouvelle façade, œuvre de Carrault, en 1704.
Le couvent fut supprimé en 1790 ; une partie fut aliénée en 1798, tandis que son église servit de dépôt général des comptabilités de France jusqu’en 1863 ainsi que de dépôt de mobilier de l’Etat (1852) destiné à être vendu.
Démolie en 1863, sa façade fut remontée pierre par pierre pour servir de façade à l’église des Blancs-Manteaux qui venait d’être allongée. La moitié nord de la préfecture de police recouvre son emplacement.
Y fut inhumé, entre autres...
► BERSUYRE Pierre de († 1362)
Prieur en 1354, il fut un des célèbres écrivains du règne du roi Jean II le Bon. Il fut l’auteur d’un Reductorium morale, œuvre immense qui fut imprimée.