► VERTUS Catherine de (1617 – 1692)
Connue sous le nom de Mademoiselle de Vertus, issue de grande noblesse, intelligente et très lettrée, elle entra dans le monde et à la Cour par l'intermédiaire de sa sœur, la duchesse de Montbazon. Par Antoine Singlin, supérieur des religieuses de Port-Royal, qu'elle a pris comme confesseur, elle fit, en 1654, la connaissance de la duchesse de Longueville, dont elle devient la dame de compagnie et l'amie très fidèle. Entrée dans la sphère de Port-Royal des Champs et du jansénisme, fréquentant le salon de la marquise de Sablé elle se lia avec plusieurs moniale et avec plusieurs théologiens de l’abbaye.
Singlin mort, Isaac Lemaistre de Sacy l’ayant remplacé, elle s'occupa particulièrement de lui pendant sa captivité à la Bastille.
Après avoir effectué de fréquentes visites aux Champs, elle s’y retira en 1670 se faisant construire une petite maison à côté de celle de la duchesse de Longueville. Devenue officiellement une Bienfaitrice du monastère en 1674, elle put prendre l'habit de novice mais ne fut toutefois jamais religieuse. Vivant selon la stricte règle cistercienne, prodige de piété, son humilité lui fit choisir le cimetière du cloître et non l’église pour sépulture.
Lors des grandes exhumations, sa dépouille fut transportée à Malnoue (commune d’Emerainville, Seine-et-Marne) dans le monastère de sa sœur où son cœur avait déjà été confié. Jean Racine signa son épitaphe :
« Ici repose Catherine-Françoise de Bretagne, demoiselle de Vertus. Elle passa sa plus tendre jeunesse dans le désir de se donner à Dieu, pratiquant dès lors avec un goût particulier la règle de saint Benoît dans un monastère […]. Elle se retira dans cette maison, dont elle embrassa toutes les pratiques, et où ses violentes maladies, qui l'attachèrent au lit pendant les onze dernières années de sa vie, l'empêchèrent seules de faire profession. Mais elles n'empêchèrent pas sa régularité à réciter tous les jours l'office aux mêmes heures de la communauté, son attention aux nécessités du prochain, sa charité pour toutes les sœurs, et surtout son attention à Dieu dans une adoration perpétuelle au milieu de tous ses maux, qu'elle souffrit avec une extrême humilité et avec une patience incroyable. Enfin, âgée de soixante-quatorze ans, après avoir laissé ce qui lui restait de bien aux pauvres et vécu pauvre elle-même, elle rendit son âme à Dieu, munie de tous les sacrements des mourants, au milieu de toutes les sœurs. »
Etablir une liste de défunts dans un lieu de sépulture n'est jamais simple. Une fois posées les personnalités incontournables, le choix des autres relève toujours de la subjectivité et/ou de l'arbitraire quand la liste ne peut être exhaustive. Cet exercice fut particulièrement ardu pour l'abbaye de Port-Royal-des-Champs.
Sources principales:
- Un lieu de mémoire - Port-Royal-des-Champs (Paris-Chroniques de Port-Royal-2004)
- Nécrologe de l'abbaye de Notre-Dame de Port-Royal-des-Champs (1723)
- Port-Royal Par Laurence Plazenet - Ed. Flammarion (2012)
- Nouvelle histoire abrégée de l'abbaye de Port-Royal [...] - Tome III (1786)
- Eglise Saint-Germain-de-Paris de Magny-les-Hameaux -fascicule
- http://nouvl.evangelisation.free.fr/chapitre_1_5_pr.htm