Fuyant les persécutions que subissaient les catholiques sous le règne de la protestante Elisabeth Ière d’Angleterre, six bénédictins anglais vinrent en France en 1615. Après plusieurs déménagements, le père Gabriel Gifford, archevêque de Reims, leur acheta trois maisons avec jardins, sur l’emplacement desquelles on construisit un monastère où ils s’établirent en 1640/1642.
En 1674, on démolit l’ancienne maison et la salle qui leur servait de chapelle, pour construire de nouveaux bâtiments et une église. La première pierre en fut posée par Marie-Louise d’Orléans. Bénficiant de la protection d'Anne d'Autriche, qui fut aussi une des bienfaitrices les plus zélées de l’établissement, et de Richelieu, Louis XIV contribua aussi à la dépense. Cette église fut achevée et bénite le 28 février 1677, sous le titre de Saint Edmond (Edmund), dernier roi d’East-Angle qui mourut martyr († 869).
Petite, mais bien ornée, on vantait la décoration du grand autel, et la menuiserie des stalles des religieux. Le bâtiment parallèle à la rue dans la première cour est celui de l'ancienne chapelle établie au premier étage. Un escalier extérieur, qui a disparu, donnait accès au portail à colonnes corinthiennes et à un petit oratoire à pilastres où était exposé le tombeau de Jacques II.
Fermé en 1793, transformé en prison sous la Terreur, mis en vente comme bien national, le couvent n’ayant pas été payé par l’acquéreur, les immeubles restèrent disponibles et remis, en 1803, à un institut britannique réunissant les bénédictins anglais, le séminaire irlandais et le collège écossais. Depuis cette date, les bâtiments restent la propriété des « évêques catholiques de la nation anglaise » sous la tutelle de l'Etat français.
Utilisés successivement par une manufacture de coton, par l'Ecole polytechnique, par une école de Marine et par diverses institutions religieuses, depuis 1903 les bâtiments abritent la Schola Cantorum fondée en 1896 par Charles Bordes (1863-1909), Vincent d’Indy (1851-1931) et Alexandre Guilmant (1837-1911).
Cour arrière : pavillon Louis XV à gauche, église au centre, bâtiment du XVIIe siècle à droite.
Toutes les sépultures de l’église furent profanées et les ossements jetés dans une fosse. Mais où se trouvait cette fosse ? Pour des raisons de proximité et de commodité, seuls deux endroits sont véritablement envisageables : le cimetière de l’église Saint-Jacques-du-Haut-Pas, toujours en activité à cette époque, et le Val-de-Grâce sans doute le plus probable.
Fille de Jacques II et de Marie d’Este-Modène, née durant l’exil français de ses parents, instruite, elle appréciait la danse et l'opéra, et était devenue populaire à la cour de France. Profondément touchée que les Jacobites en exil aient fait d'énormes sacrifices pour sa famille, elle-même paya pour que les filles de beaucoup d'entre eux puissent recevoir une éducation. Ne faisant pas de différence entre catholiques et protestants, elle soutenait les filles des deux religions.
Morte de la variole au château de Saint-Germain-en-Laye, son cercueil fut déposé auprès de celui de son père dans le petit oratoire spécialement dédié.
Son coeur fut déposé auprès de celui de sa mère au couvent de la Visitation de Chaillot. Ses entrailles furent en partie inhumées au collège des Ecossais et en l'église de Saint-Germain-en-Laye.
Sources principales :
-J. de Gaulle, Nouvelle histoire de Paris et de ses environs -Ed. P. M. Pourrat frères, 1839-1841, Paris.
-Dictionnaire historique des rues de Paris par Jacques Hillairet -Ed. de Minuit (1963)
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