Elu à l'Académie française l’année de sa fondation (1634) , il possédait une riche bibliothèque, un cabinet de curiosités et collectionnait les instruments scientifiques.
Protecteur éclairé des sciences et des lettres, fidèle cartésien, il fut de ceux qui menèrent le corps de Descartes, de retour de Suède, à l’église Sainte-Geneviève. De même, il s’occupa de la sépulture de Gassendi qui reposa dans la chapelle des Montmor.
De son union avec Henriette-Marie de Buade de Frontenac (v. 1618-1676) naquit une quinzaine d’enfants dont la plupart mourut en bas-âge. Cette perte, la banqueroute frauduleuse de son fils aîné (1669), et la disparition de sa femme furent autant de causes qui le plongèrent dans une « mélancolie mortelle ». Inhumé le lendemain de son décès dans la chapelle Saint-Joseph ou de Montmor, il y rejoignait son père, Jean Habert ( † 1639) qui fut secrétaire du roi, trésorier général des Guerres, puis trésorier général de l’Epargne, pour lequel et pour sa femme, Anne Hue, leurs enfants avaient fait ériger un tombeau « digne de leur piété et de l’obligation qu’ils ont » . Ce monument disparu était richement élaboré de marbre noir et blanc avec les figures des défunts représentées en buste.
►ROCHECHOUART Louis de (†1688)
Fils du maréchal de France duc de Vivonne, pair de France par la démission de son père et général des galères en survivance de la charge paternelle, si sa mère, Antoinette Louise de Mesmes, fut bien inhumée auprès de lui par la suite, ce n’est pas le cas de son père avec lequel on le confond parfois concernant leur lieu de sépulture. Seul le coeur du maréchal rejoignit la chapelle de Vivonne (chapelle Saint-Jean-Baptiste).
►SAINTE-PALAYE Jean-Baptiste de LACURNE de (1697-1781)
D’une santé délicate, il ne commença ses études classiques qu’à l’âge de quinze ans, mais il se livra avec tant d’ardeur et de succès aux recherches érudites que, dès 1748, il était reçu membre de l’Académie des inscriptions et belles-lettres, après avoir entrepris l’étude des chroniqueurs du Moyen Âge qui le conduisit à rechercher les origines de la chevalerie.
Jusqu’à presque son trépas il s’occupa de l’étude et du dépouillement des manuscrits relatifs à l’histoire de la langue et des institutions françaises : rédactions de mémoires, voyages en Italie d’où il rapporta quatre mille pièces inédites ou peu connues, apprit seul la langue provençale et forma avec ses matériaux une collection de 23 volumes in-folio. Il s’intéressa encore à divers dépôts littéraires de France. Finalement, il réunit plus de 4 000 notices de manuscrits et des copies des documents les plus précieux.
La lecture qu’il faisait des chroniqueurs et des romanciers l’amena à envisager une triple et vaste entreprise : expliquer la chevalerie, composer un Dictionnaire des antiquités françaises, ouvrage considérable par son étendue qui forme 40 volumes in-folio conservé à la Bibliothèque Nationale, et enfin compiler un glossaire complet des variations de la langue française.
En 1756, il publia le Projet pour son Dictionnaire historique de l’ancien langage françois , œuvre énorme en deux manuscrits (92 volumes au total). Ses Mémoires sur l'ancienne chevalerie lui ouvrirent les portes de l’Académie française en 1758 ; il faisait également partie des Académies de Dijon.
Hélas, les publications parues de son vivant n’ayant pas rendu justice à ce travailleur acharné, elles furent pillées sans vergogne sans qu’on songeât à lui rendre l'honneur de ses découvertes. Ce n’est que récemment que le milieu universitaire, à commencer par l’étranger, porte reconnaissance à ce précurseur.
► TRUDAINE Daniel Charles