A dire vrai, aussi bien sur le plan architectural qu'artistique, cette église ne présente que peu d'intérêt.
Bâtie vers 1200, elle était à l’origine une chapelle appelée la chapelle de la Tour parce qu’elle attenait à une tour carrée abattue en 1778. On raconte que lorsque Louis IX se rendait à la basilique Saint-Denis, il y faisait une halte.
Restée hors des murs de l’enceinte de Philippe Auguste, succursale de Saint-Germain-l’Auxerrois, elle fut transformée, vers 1250 en une église paroissiale placée sous la protection de Jésus qui prit le nom de saint Sauveur. Reconstruite en 1537, agrandie en 1571 et 1622, elle fut réparée en 1713 grâce aux bénéfices d'une loterie. On put rétablir la voûte de la nef qui menaçait ruine et embellir spécialement la chapelle de la Vierge, la seule qui ait paru "remarquabe" aux visiteurs du 18ème siècle. Le plafond, en forme de coupole, était l'oeuvre de Nicolas Coypel.
De nos jours elle se situerait à l’emplacement de 2, 2bis et 4 rue Saint-Sauveur. Normalement orientée (vers l’Orient) son chevet était adossé à la rue Saint-Denis. Mais sérieusement ébranlée par la démolition de la tour en 1778, elle présentait une figure si délabrée qu’en 1787, on décida de la démolir pour en construire une plus grande.
Sur les plans de l’architecte Bernard Poyet, l'entrée principale se trouvait dorénavant sur la rue Saint-Denis. Son orientation était donc complètement inversée. Les travaux débutèrent mais stoppèrent pour cause de Révolution française. Après cette interruption, le terrain fut réclamé pour entreposer les voitures, charettes et autres objets qui appartenaient aux marchands forains fournissant le halle de Paris. L'édifice fut transformé un temps et finit par devenir un établissement de bains avant de disparaître. Devenue propriété nationale, l'église fut vendue en 1800, détruite et remplacée par des immeubles.