D'époque Louis XIV, situé sous l’autel, c’est sans doute l’endroit le plus émouvant de la cathédrale. Tout à la fois intime, sobre et solennel, quelques figures parmi les plus glorieuses de plus de quatre siècles de notre histoire militaire reposent en ce lieu. Des moins connues aussi.
A l'origine, lieu de sépulture des gouverneurs de l'Ancien Régime, à la demande de Napoléon, le caveau devint aussi le panthéon des grands chefs militaires français.
D’autres personnalités y reposent dont la présence est plus étonnante, telles celles de Rouget de l’Isle ou du célèbre chirurgien de la Grande Armée Larrey mais qui s'expliquent.
Comme pour l'église du Dôme, Saint-Louis bénéficia de la loi de 1926, permettant aux officiers généraux ayant exercé de grands commandements pendant la Première Guerre mondiale, de se faire inhumer dans le caveau des Gouverneurs. Le maréchal Foch y reposa le temps de l'aménagement de sa chapelle.
La visite de ce panthéon à titre privé est malheureusement très restreinte. Reste la possibilité de le découvrir en groupe de 10 personnes minimum. Qu’il me soit donc permis de remercier ici la direction du musée de l' Armée pour son aimable autorisation à pousser les portes de ce bijou « secret ».
La crypte fut profanée durant la Révolution. Un seul résident réchappa au viol de sa sépulture sans qu’on sache pourquoi, François d’Ormoy, premier gouverneur de l’Hôtel des Invalides.
Les restes des autres furent rassemblés et inhumés dans le sol. Quelques dalles nomitatives sont aux pieds des murs du caveau.
On y trouve aussi des cartitaphes (urnes de coeurs) ainsi qu'une urne contenant une partie des cendres de Marceau.
Autrefois nommés à vie, d'où le nombre conséquent inhumé dans le caveau, de nos jours, les gouverneurs des Invalides ont un mandat de cinq ans.
Au moment de la rédaction de cet article, il ne restait qu'une place de disponible dans le caveau théoriquement réservée au prochain gouverneur, s'il le souhaite, qui décèdera en fonction.
Y furent inhumés
82 personnes dont 28 gouverneurs et neuf coeurs.
Les défunts sont répartis par alvéole de sept cerceuils: soit à ce jour 69 places occupées.