Pour les chrétiens du monde entier, il existe deux lieux saints d’une importance fondamentale où toutes les communautés chrétiennes peuvent entrer légitimement pour prier les mêmes mystères sur lesquels toutes s’accordent : la basilique de la Nativité à Bethléem, bâtie sur le lieu présumé de la naissance du Christ, et la basilique du Saint-Sépulcre à Jérusalem qui réunit en son sein les cinq dernières stations du chemin de Croix de Jésus*, qui en comprend quatorze. C’est en ce lieu vénéré que s’acheva la vie terrestre du Christ et que se trouve son tombeau présumé.
*X Jésus est dépouillé de ses vêtements, XI Jésus est cloué sur la Croix, XII Jésus meurt sur la Croix, XIII Jésus est descendu de la Croix (préparation du corps), XIV Jésus est enseveli.
Malgré leurs approximations, parfois leurs contradictions, et/ou des remaniements ultérieurs, les Evangiles, notamment celui selon saint Marc [daté de la fin des années 60 ou au début des années 70 dont la mort de Jésus à Jérusalem (11,1-15,47)], demeurent la principale source d’information sur les faits, base de la tradition depuis 2000 ans.
Que rapporte cette tradition ?
Au terme de son chemin de Croix, Jésus fut crucifié sur le mont Golgotha (Lieu du Crâne à cause de sa forme) situé alors à l’extérieur de Jérusalem mais tout proche de son enceinte.
Un homme, appelé Joseph d’Arithmatie, offrit d’accueillir la dépouille du Christ dans le tombeau qu’il avait acheté pour lui et les siens et localisé à proximité du lieu du supplice,
Mais, jusqu’à ce jour, aucun élément n’a jamais prouvé l’historicité de ce récit et l’existence du personnage de Joseph d’Arimathie, ou au moins son implication dans la descente de la Croix, reste douteuse et continue à poser un problème aux exégètes actuels.
Que révèlent l’archéologie et la topographie de la cité au moment des faits ?
-Le lieu du Calvaire est tout à fait recevable.
-Jérusalem étant construite sur un roc, on ne pouvait que difficilement mettre les corps en terre, ce qui impliquait de creuser dans la pierre pour faire des chambres funéraires.
-L’emplacement était bel et bien une carrière de pierre abandonnée et située en haut de la colline dans laquelle furent creusées des tombes et où des exécutions y avaient bien lieu.
Situé à l’extérieur des murs de la ville, cet emplacement fut englobé par un nouveau mur, le troisième, construit par Hérode Agrippa (v. 10 – v.44) en 41/44.
Mais, autant être précise : à ce jour, d’un point de vue strictement scientifique, nous n’avons aucune assurance que les lieux de crucifixion et d’ensevelissement de Jésus soient ceux retenus.
Reste néanmoins la tradition orale qui perdura jusqu’à l’empereur Constantin et la volonté farouche de l’empereur Hadrien de faire disparaître les lieux saints tant juifs que chrétiens.
Quels éléments plausibles malgré le manque de preuves ?
Le lieu du supplice est recevable. De même, un homme sensible au discours de Jésus, ou l’ayant rallié, ou tout simplement par compassion, peut tout à fait avoir proposé son tombeau afin de lui éviter la fosse commune destinée aux suppliciés.