►BALLET Hyppolite († 3 octobre 1822)
La sépulture d’Hippolyte Ballet est l’occasion d’évoquer une affaire criminelle
En 1821, la famille Ballet se composait de six personnes : le père, la mère, un oncle, une fille mariée, et deux fils, Auguste et Hippolyte, tous deux avocats et qui se trouvèrent bientôt sous l’emprise d’Edme-Samuel Castaing (1776-1823), médecin à la faculté de Paris, forte personnalité et dévoré d’ambition. S’étant adonné à l’étude des poisons, surtout des poisons végétaux, il avait acquit la certitude que ces sortes de poisons ne laissaient pas de traces. Vers 1817, il avait accueilli avec amitié dans la famille d’un riche notaire de Paris, les Ballet.
M. et Mme Ballet furent les premiers à mourir à cinq mois d‘intervalle. Puis ce fut au tour de l’oncle. Une fort belle fortune échut alors aux enfants. Dès cet instant, une plus grande intimité s’établit entre eux et Castaing. Hippolyte surtout, menacé d’une phtisie pulmonaire, s’attacha à cet ami dont les connaissances en médecine pouvaient lui être utiles. Suite à un accident morbide, il fut emporté en quatre jours dans les bras de Castaing laissant 260 000 francs à partager entre son frère Auguste et leur sœur. Alors qu’il avait décidé de déshériter Auguste, on ne trouva pas de testament dans ce sens. Le 29 mai 1823, Auguste, faisant de Castaing son légataire universel, déposait son testament chez un notaire.
Le même jour, Auguste et Castaing allèrent ensemble à Saint-Cloud et descendirent dans une auberge où ils occupèrent une chambre à deux lits. Le 1er juin, Auguste mourait. Tout le monde fut frappé de stupeur en voyant ce jeune homme si bien portant terminer sa vie, au milieu de circonstances si extraordinaires, par une mort si subite et si effrayante. Auguste avait bu un vin chaud préparé et empoisonné par Castaing. L’autopsie de son corps comme celle de celui d’Hippolyte offrit les mêmes observations : à priori aucune trace de substances vénéneuses. Plusieurs médecins célèbres déclarèrent que la mort avait pu être occasionnée par des causes naturelles, comme il était possible aussi qu’elle fût le résultat d’un empoisonnement par l’acétate de morphine. Accusé d’avoir attenté à la vie d’Hippolyte Ballet ; d’avoir, de complicité avec Auguste Ballet, détruit son testament et enfin d’avoir attenté à la vie d’Auguste Ballet, dont il était légataire universel, et après avoir tenté de simuler la folie, s’il fut acquitté sur le premier chef d’accusation, il fut condamné pour les deux autres et exécuté le 6 décembre 1823 sur la place de Grève. Il est considéré comme le premier meurtrier connu à assassiner à l’aide de morphine. Hippolyte dont, malgré les doutes sérieux, on ne put prouver sa responsabilité dans la mort, fut inhumé au cimetière de Vaugirard, non loin de la sépulture des ses parents.
►BARENTIN Charles de Paule de (1738-1819)
Membre d'une célèbre famille de la noblesse de robe, conseiller, puis avocat général au parlement de Paris (1757-1775), président de la Cour des Aides (1775-1788), il soutint les projets de restauration des finances de Calonne dans ses projets concernant la restauration des finances lors de l'Assemblée des notables (1787). Hostile à la convocation des états-généraux, s’opposant à Necker sur la question du doublement du Tiers état lors de ces mêmes États généraux, il devint la cible des partisans du changement. Garde des Sceaux du 14 septembre 1788 au 16 juillet 1789, il rétablit les parlements dans leurs anciens pouvoirs, ce qui fit dire à Maupeou, en parlant de Louis XVI : «Il est fini». Il fit respecter la liberté du vote et s'opposa au fait que certains hauts personnages soient députés de droit. Lors de l'ouverture des états généraux, le 5 mai 1789, après que le roi eût fini son discours, il poussa les députés à refuser «les innovations dangereuses que les ennemis du bien public voudraient confondre avec les changements heureux nécessaires qui doivent amener la régénération, le premier vœu de Sa Majesté». Considéré, à tort, comme le principal responsable du renvoi de Necker, il fut démissionné par le roi le 15 juillet 1789.
En novembre, accusé d’avoir fomenté un complot contre Paris, un crime de lèse-nation, il fut acquitté, ce qui fit dire aux Parisiens que cette juridiction était «la buanderie de la reine». Réfugié en Italie, il fut de ceux qui attendirent vainement Louis XVI à Montmédy lors de sa fuite des Tuileries. Après avoir passé la plus grande partie de son émigration en Angleterre, il ne revint en France qu’avec Louis XVIII qui le fit chancelier honoraire. Inhumé au cimetière de Vaugirard, il aurait été transféré dans la 10ème division du Père-Lachaise dans la sépulture de Mme de Sesmaisons, née Goyon et morte en 1825. S’agirait-il de Renée Modeste de Goyon-Vaudurant mère de Donatien de Sesmaisons qui avait épousé Anne Charlotte Dambray, petite-fille de Charles ? Mais celle-ci est morte en 1811 et elle n'apparaît pas dans les registres du cimetière...De nos jours, cette tombe est emprisonnée dans un arbre,