Que s’était-il passé ?
Selon le témoignage de Tissandier, seul rescapé, Crocé-Spinelli , après s’être « endormi », se serait brutalement réveillé aux alentours de 6.000 mètres et, pour une raison restée inconnue, aurait jeté par-dessus bord tout ce qui lui tombait sous la main entraînant une remontée brutale du ballon. Celle-ci allait le propulser jusqu'à 8.600 mètres alors que les trois passagers sombraient, d'abord dans un profond engourdissement, puis dans un véritable coma. Lors de la descente, redevenu conscient, Tissandier reprit le contrôle de l'aérostat et réussit un atterrissage de fortune. Ses deux compagnons, le visage cireux et la bouche en sang, avaient cessé de vivre.
Amenés à Orléans puis à Paris, les funérailles des deux aéronautes eurent lieu au milieu d'une affluence considérable.
Unis dans la mort, Crocé-Spinelli et Sivel furent inhumés ensemble au cimetière du Père Lachaise. Sur leur tombe, due au statuaire Dumilatre, ils sont représentés allongés sur le dos se tenant par la main ainsi, dit-on, qu’on les retrouva.