Si son premier long métrage avec Fernandel, La table aux crevés (1951), n’a guère laissé de souvenirs, la suite de sa carrière allait le mener à la consécration nationale avec Des gens sans importance (1955). Mais en signant La vache et le prisonnier (1959), toujours avec Fernandel avec lequel il collabora plusieurs fois, il accrocha une réussite mondiale.
Séduite, en 1961, la MGM lui passa commande de trois films et pas des moindre: Le Président (1961), l’incomparable Un singe en hiver (1962/1963) et Mélodie en sous-sol (1963).
Dorénavant réalisateur à la carrure internationale, le succès était au rendez-vous de chacun de ses films. Et qu’importaient les critiques acerbes de la Nouvelle-Vague et des cinéphiles. Quand à son actif on affiche Cent mille dollars au soleil (1963), Week-end à Zuydcoote (1964) ou encore La Vingt-cinquième heure (1966) ou La Bataille de San Sebastian (1967), ces deux derniers tournés aux Etats-Unis avec Anthony Quinn, on peut bien être taxé de "cinéma du samedi soir" ...
Des films policiers comme le Clan des siciliens (1969) mais aussi, sans quitter le terrain du cinéma-spectacle, une œuvre qui s’orienta vers la critique politique : Le corps de mon ennemi (1976), I… comme Icare (1979).
On ne saurait faire ici la liste exhaustive de sa filmographie et de ses grands succès. Après avoir tourbé sa dernière œuvre commerciale, Les morfalous (1984), Verneuil changea totalement de registre avec des réalisations plus intimistes. Révélant des dons d’écrivain, il narra son enfance de jeune arménien dans Mayrig qu’il adapta pour l’écran en 1995 suivi de 588, rue Paradis (1992). Rendant hommage à ses parents en général et à sa mère en particulier, Verneuil se raconte d’une façon touchante et inhabituelle, marquant sa revanche sur le destin familial.
En 1996, il reçut un César d'honneur pour l'ensemble de son œuvre.
Il mourut dans une clinique de Bagnolet. Après des obsèques en la Cathédrale arménienne Saint-Jean-Baptiste de Paris en présence de nombreuses personnalités du monde des Art, Henri Verneuil fut inhumé au cimetière Saint-Pierre de Marseille. La tombe est blanche, presque aveuglante sous le soleil de Provence. Point d’Henri Verneuil, point de photo. Auprès des siens, le cinéaste est redevenu le petit Malakian.