Durant la Première Guerre mondiale, engagée auprès de la Croix Rouge, les poilus en firent leur mascotte. Sa célébrité devint alors nationale.
Après la guerre, la santé de son mari se dégrada. Le café fut vendu. Le couple, et leur fille adoptive, déménagea à Plombières où il acheta une mercerie. L’intérêt des clients pour la femme à barbe ne cessant de croître, les affaires allaient bon train. Elle créait l’événement partout où elle allait. Pour rester auprès de son mari, elle déclina l’offre juteuse que lui proposa le directeur de cirque Phineas Taylor Barnum.
Mais en 1928, à la mort de Paul, tout en rouvrant un café à Thaon, où elle proposa des spectacles de cabaret dont elle était la vedette, elle accepta des offres de tournées. A 63 ans, avec une barbe longue de 33 centimètres, elle partit sillonner les routes : Londres, Belfast, Paris…Indépendante et épanouie, elle menait la vie qu’elle voulait.
On lit parfois que sa notoriété fut aussi portée par une chanson interprétée par Thérésa (1836-1913), « La femme à barbe », créée en 1865, année de naissance de Clémentine, et qui connut un long succès.
Puis, quand sa barbe commença à blanchir, Clémentine se retira de la scène. Elle mourut à Epinal d’une crise cardiaque.
Inhumée près de son mari à Thaon-les-Vosges, elle avait elle-même rédigé son épitaphe. Fière de ses poils, elle avait tenu à ce que l’on inscrive sur sa tombe : « Clémentine Delait (1865-1939) la femme à barbe ».Vœu respecté.