Présent un temps dans le mouvement Dada, il s’initia aux travaux de Freud et explora l’inconscient par le biais de l’écriture automatique qui se « cristallisa » dans sa perception de l’« automatisme psychique » dont il fit une définition partielle du surréalisme dans le Second manifeste (1930) qu'avait précédé le premier Manifeste du surréaliste (1924). Dans ces deux publications, il affirmait l’urgente nécessité de « Transformer le monde, changer la vie ».
Figure discutée du mouvement, parfois autoritaire et sectaire en lutte contre les « déviations » -qui l’amena à rompre de façon déchirante, entre autres, avec Aragon ou Eluard- jusqu’à sa mort, il incarna
l’ « orthodoxie » surréaliste avec une fougue et une passion qui lui étaient propres, donnant au mouvement une ampleur quasi mondiale tout en le dégageant des équivoques politiques.
En 1927, les surréalistes adhérèrent au parti communisme, dont ils furent exclus, sauf Aragon, en 1933, pour avoir refusé d'abdiquer leur statut d'intellectuels au profit de simples agents de propagande stalinienne. Breton se rapprocha alors des trotskistes.
Contraint à l’exil, en 1941, par le gouvernement de Vichy interdisant ses écrits comme « la négation même de la révolution nationale », il s’embarqua pour New-York avant de rentrer en France, en 1946, après un passage à Haïti.
Dans ces essais comme dans sa prose, il resta avant tout un poète, même si la poésie de sa prose était différente de celle de ses poèmes.
Il déclara que les mots devaient désormais « faire l’amour », connotation amoureuse plus qu’érotique qui vaut pour toute son œuvre.
Il n’était pas un poète «déchiré » mais plutôt un chantre du bonheur et de la femme comme en témoignent les quelques pages d’Arcane 17 (1944 - 1947) consacrées aux femmes, ou encore dans La Clef des champs (1953). Parmi ses œuvres majeures, où s’expriment son sens inégalé du merveilleux, l’attente et la révélation de l’amour, on ne saurait oublier Najda (1928) et L’Amour fou (1937).
C’est peut-être sa vitalité, sa passion de vivre et de lutter dans un siècle bouleversé par des totalitarismes adverses qui lui donnèrent cette aura et cette autorité uniques dans le monde littéraire de l’entre-deux-guerres.
Jusqu’à sa mort, il continua à promouvoir un deuxième groupe de surréalistes sous la forme d'expositions ou de commentaires.
Il disparut victime d’une insuffisance respiratoire et fut inhumé au cimetière des Batignolles. Sur sa tombe, un octaèdre étoilé (un symbole de la pierre philosophale) et une épitaphe : « Je cherche l’or du temps. », citation extraite de son Introduction au discours sur le peu de réalité (1927).