HÉDIARD Ferdinand (1832 – juin 1898)
Cimetière du Père-Lachaise, 59ème division (Paris)
Né de parents artisans, Ferdinand, destiné à perpétuer la tradition familiale, s’engagea en tant que compagnon menuisier à l’âge quatorze ans,
L'histoire veut, qu'en 1848, son tour de France d’apprentissage le mena au Havre où, tout émerveillé, il découvrit la profusion de produits exotiques déchargés sur le port: les sacs de sucre et barils de rhum de la Guadeloupe, les caisses de cacao et de café de la Martinique, les fruits fabuleux venant de l'autre bout de la terre.
Boutique Hédiard rue Notre-Dame-de-Lorette
Remarqué pour la qualité de ses produits parmi les 43.000 exposants à l’Exposition universelle de 1867, ce fut la reconnaissance autant du public que des ses pairs. Ce fut le début d’une longue série de récompenses officielles célébrant le savoir-faire qui fit de la maison Hédiard le grand fleuron de l'épicerie fine à la française que nous connaissons.
En 1870, Ferdinand acheta son second et célèbre magasin place de la Madeleine qui, près des Grands Boulevards, était un lieu parisien hautement stratégique de l'époque où s’affichent encore les enseignes de maisons de luxe.
menant depuis la fin des travaux de l'église de la Madeleine, est devenu un lieu mondain et l’enseigne de maisons prestigieuses. Une fois vendu le magasin de la rue Notre-Dame-de-Lorette (1886), celui de la Madeleine se transforma en vaisseau amiral Hédiard que fréquentèrent assidûment de nombreuses célébrités.
© MCP
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Il n’était qu’adolescent mais ne manquait pas d’ambition. En 1850, ce fut d’abord une modeste charrette remplie de bananes, mangues et autres fruits tropicaux, en provenance des colonies, qu’il installa Place des Victoires. Captant l'attention des passants qui l’interrogeaient sur son chargement original, sa clientèle, en quête de nouvelles saveurs, se développa très vite. Il se raconte qu'Alexandre Dumas aurait reçu son premier ananas des mains de Ferdinand.
En 1854, encouragé par son succès, il ouvrit une boutique permanente rue Notre Dame-de- Lorette,
« Le Comptoir des Epices et des Colonies » où il ne proposait que des produits d'excellence présentés dans une mise en scène aussi audacieuse que gourmande. Conquit par les caisses en bois et les paniers en osier colorés et parfumés, le Tout-Paris se pressait pour goûter les trouvailles du maître des lieux.
Ferdinand légua son entreprise à sa fille Marie Blanche et son mari Max Kusel. En 1890, ce dernier découvrait les pâtes de fruits, véritable produit de luxe qu’il choisit de fabriquer plutôt que de les importer. Enchaînant les créations inventives, Kusel participa encore à l’aura de la maison Hédiard qui intégra le prestigieux Comité Colbert en 1954.
1991 signa la fin de la saga familiale. Depuis, la maison Hédiard, dont les points de vente sont présents en France et dans monde entier, n’a cessé de connaître des turbulences qui, malgré les fonds conséquents investis par les différents actionnaires qui se sont succédé, la contraignirent au dépôt de bilan en 2013, sans pour autant fermer ses portes. L'Autrichien Do&CO, spécialisé dans la restauration aérienne mais aussi événementielle, la reprit à la barre du tribunal. Le nouveau propriétaire nourrit de grandes ambitions pour la maison de luxe française qui a été choisie pour nourrir les invités de marques de l'Euro de football qui se déroulera en France en 2016.
Espérons que le noir et rouge, couleurs indissociables de la maison, continueront encore longtemps à orner la place de la Madeleine...
Le fondateur avait, lui, quitté ce monde en laissant une entreprise florissante. Il fut inhumé au cimetière du Père-Lachaise où la présence oubliée de sa sépulture vient d’être découverte par Marie Beleyme que je remercie pour le partage de ce scoop. Seul le nom de la famille apparaît sur la tombe très discrète.
21 décembre 2015
TOMBES SÉPULTURES DANS LES CIMETIÈRES ET AUTRES LIEUX
par Marie-Christine Pénin
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