Deux ans plus tôt, à Bruxelles, elle avait essuyé autant d’assiettes comme plongeuse que d’échecs avant d’avoir l’occasion de chanter dans un cabaret, et de connaître ses premiers succès encore timides.
Le bouche à oreille aidant, de retour à Paris, à force d’engagements dans différents cabarets, elle réussit à s’imposer sous le surnom de « La Chanteuse de minuit ». Sa notoriété grandissant, attirant un public de fidèles, en particulier parmi les étudiants du Quartier latin, ce fut sous le nom de Barbara qu’elle fit son premier passage à la télévision (1958) où on lui prédit de devenir « une grande vedette ». Et, assurément, elle le fut.
Pendant quarante ans, elle continua à séduire le public de ses débuts et les plus jeunes en sachant se renouveler. Plus que de simples concerts, ses représentations étaient « de véritables messes dont les rappels ininterrompus se prolongent jusque tard dans la nuit ».
Ce fut lors d’un de ces plus formidables spectacles à l’hippodrome de Pantin (disparu), en 1981, que sa voix se brisa définitivement. Si au départ elle s'en affola, par la suite elle ne chercha pas à le cacher mais sut, au contraire, se servir de cette voix, désormais « au crépuscule », pour renforcer l’aspect dramatique et authentique de son interprétation.
Malheureusement, rattrapée par ses problèmes de santé, contrainte d’interrompre des représentations, en 1994, elle obtint la Victoire de l'artiste interprète féminine de l'année aux Victoires de la musique, récompense qui lui fut attribuée une seconde fois en 1997.
Sa dernière apparition sur scène eut lieu le 26 mars 1994 à Tours lors d’une tournée en province.
Elle consacra alors son temps à la rédaction de ses mémoires interrompue par la mort qui vint la faucher à l’hôpital américain de Neuilly-sur-Seine.
Avec un parterre de célébrités, dont beaucoup d'amis, une foule immense d’anonymes l’accompagna jusqu’au cimetière parisien de Bagneux où elle fut inhumée.
Très présente dans la mémoire de ses admirateurs, et même des autres, sa tombe, le caveau familial maternel, est incontestablement toujours l’une des plus visitées et des plus fleuries du lieu, si ce n’est la plus..
Investie dans la collecte de fonds pour le traitement du sida, elle n’hésitait pas à rendre visite aux malades dans les hôpitaux et dans les prisons. Son titre, Sid’amour à mort, témoigne aussi de son engagement pour cette cause.