Tout en se destinant à la musique, dès son enfance, Gisèle rêvait de théâtre. Entrée à la Comédie française (1934), elle y tint d’abord les rôles d’ingénue, de jeune première ou de soubrette avant d’y embrasser, pendant une trentaine d’années, tout le répertoire classique et romantique qu’offre la maison de Molière qu’elle quitta en 1962.
Elle n'abandonna pas le théâtre pour autant et, en 2003, un Molière d’honneur vint couronner une carrière qui compte environ 150 pièces à son actif dont plusieurs créations.
Le cinéma fit aussi appel à son talent dès 1934, comme la télévision à partir des années 1960. Merveilleuse comédienne, capable de donner de l’ampleur au moindre de ses petits rôles, entre délice, malice et tendresse, le temps passant, elle incarna la grand-mère idéale, si attachante à l’écran comme à la ville. C’est peut-être cela qui participa, en partie, à sa popularité restée intacte, à l’affection que lui portait toujours le public.
L’année 1934 fut décidément un grand cru : outre être accueillie par la Comédie française et le cinéma, elle épousait Lucien Pascal (Lucien Probst) (1906-2006), comédien, régisseur puis directeur de scène de la Comédie française, dont elle aimait dire qu’il lui faisait toujours des déclarations d’amour après 72 ans de mariage. Un autre record dans le milieu.
Comblée et choyée par sa famille, pétillante, lumineuse, mais aussi caractère affirmé, elle croquait la vie de façon merveilleuse, ne cessant de regarder devant elle avant de la quitter à l'âge de 103 ans.
Après un service au temple protestant de Saint-Martin-de-Ré, Gisèle Casadesus fut inhumée dans l'intimité au cimetière d’Ars-en-Ré, au côté de son mari, où le couple possédait une maison depuis de nombreuses années. Une tombe discrète, sans aucune prétention, qu'on devine sous les fleurs, près de laquelle repose leur gendre, l'écrivain et critique cinématographique, Michel Cournot (1922-2007) qui réalisa Les Gauloises bleues (1968).