Respirant la noblesse, une physionomie distinguée, d’une grande taille, doté d’un organe vocal plein et sonore, d’une diction majestueuse et naturelle, et de surcroît d’une probité à toute épreuve, Floridor était estimé. Louis XIV, qui affirma pour lui que la profession de comédien n’était pas incompatible avec la qualité de gentilhomme, faisait si grand cas des qualités personnelles et du talent de Floridor qu’il lui accorda diverses grâces. Créateur des tragédies de Corneille au théâtre du Marais, puis de celles de Racine au théâtre de Bourgogne dont il dirigea la troupe, il excellait dans les premiers rôles aussi bien tragiques que comiques. Il jouait avec une grâce si particulière qu’il se disait qu’après l’avoir vu dans un rôle, on ne pouvait qu’oublier les acteurs qui l'avaient précédé. Fort de son succès, autant auprès du public populaire que des courtisans, il devint l'orateur de la troupe, c'est-à-dire celui qui avait en charge de prononcer les « compliments » et « remerciements » à la fin des spectacles.
Tombé dangereusement malade, un curé le confessa et lui fit renoncer au théâtre pour la sauvegarde de son âme. Revenu de sa maladie, il tint sa promesse dans un effort qui ne dura pas bien longtemps puisqu’il mourut deux semaines plus tard, laissant derrière lui la réputation du plus grand tragédien du 17ème siècle et celle d'être l’un des acteurs les plus connus du siècle avec Molière.
Il fut inhumé à Saint-Sauveur, sa paroisse, où son fils fut prêtre et qui reçut les dépouilles de plusieurs acteurs de l'Hôtel de Bourgogne. Pour autant, le grand Floridor reposa-t-il dans l’église ou dans le petit cimetière en fonction au moment de son décès, situé à l’angle des rues Sainte-Foye et Saint-Spire ? Une chose est certaine, église ou cimetière, sa tombe a disparu depuis bien des siècles…