Mais, le succès immédiat escompté ne fut pas au rendez-vous. Gutenberg ne pouvant rembourser Fust, ce dernier lui intenta un procès au terme duquel l’imprimeur dut lui laisser l’ensemble de son atelier.
Ruiné, il en créa un nouveau et se spécialisa dans l’impression administrative. L'archevêque de Mayence lui accorda une rente et le titre de gentilhomme.
Après une vie de recherche qui fit entrer l’Europe dans la modernité, il mourut largement méconnu de ses contemporains alors même que le livre imprimé allait devenir l’accélérateur essentiel de la diffusion des idées nouvelles, et l’un des plus puissants vecteurs de la Réforme, de l’humanisme, etc.
Il devrait reposer sous un mausolée couvert des gerbes de la reconnaissance universelle, il n’en est rien.
Comme d’autres membres de sa famille, Gutenberg fut inhumé dans le cloître du couvent franciscain de Mayence où les religieux de cet ordre restèrent jusqu’en 1577, date à laquelle ils furent remplacés par les jésuites. Un nouveau couvent vit le jour, consacré en 1628, puis une nouvelle église de style baroque consacrée en 1746.
Tout le monde s’accorde pour dire qu’il est fort douteux qu’ils se soient alors préoccupés de la tombe de Gutenberg, si elle existait encore.
L’ensemble de tous ces travaux avait obligatoirement impacté les sépultures, situation qu’aggravèrent les bombardements français lors du siège de la ville en 1793. Au retour des Français, en 1797, le couvent servit de magasin militaire, avant que son cloître et ses bâtiments ne soient vendus aux enchères et son église détruite en 1832. De nos jours, un immeuble se dresse sur son emplacement.
Des restes demeurés introuvables
Plusieurs campagnes de fouilles ont déjà vainement été effectuées pour tenter de retrouver les restes de Gutenberg. Des ossements furent bien mis à jour, mais aucune identification ne fut possible.
Dorénavant, outre les dépenses qu’occasionneraient de nouvelles investigations archéologiques seraient trop prohibitives dans un sol où passent de nombreuses tuyauteries de toutes sortes, il faut aussi tenir compte d’une autre problématique : à supposer que, malgré le coût, une nouvelle campagne de fouilles soit lancée, en cas de découvertes conséquentes d’ossements, il serait impossible de distinguer ceux de Gutenberg des autres personnes inhumées à cette époque.
Seul souvenir discret de sa sépulture, une plaque commémorative sur le mur de la vieille université de Mayence (Domus Universitatis) située à proximité de l’ancien couvent des franciscains. Elle rappelle qu’en face de cette maison se trouvait l’ancienne église franciscaine où est enterré dans ses murs, depuis 1468, Johannes Gutenberg , l’inventeur de l'art de l'imprimerie, fils de notre ville.
Reste des statues, des bustes, etc. qui ornent la ville dont une université porte le nom du génial imprimeur.